Dans une plaidoirie publié le 13 mai 2019, l’Organisation Non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch souligne que la réunion informelle que le Conseil de sécurité doit tenir ce lundi, « vient à point pour stimuler les efforts internationaux pour qu’on s’occupe de la crise des droits humains » dont souffrent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
D’après Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch, « cette réunion est une occasion de rappeler aux auteurs d’abus que le monde les observe ». Lewis Mudge invite les membres du Conseil de sécurité à appeler le Gouvernement camerounais et les chefs des groupes armés séparatistes à « mettre fin aux abus qui sont commis contre les civils dans les régions anglophones et faire rendre des comptes aux responsables de ces abus ».
L’ONG estime que ce conflit qui a débuté depuis fin 2016, a causé la mort de « 1 800 personnes » et a forcé « un demi-million » d’autres à fuir en abandonnant leurs domiciles. Elle trouve que les personnes handicapées et les personnes âgées sont les plus exposées aux risques liées à ce conflit.
« Les forces gouvernementales ont tué de nombreux civils, ont incendié des centaines d’habitations et ont eu recours à la torture et à la détention au secret dans une impunité quasi-totale. Des séparatistes armés ont agressé et enlevé des dizaines de personnes, dont des écoliers et des enseignants, dans un contexte où se multiplient les attaques et les appels à la sécession des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays », accuse Human Rights Watch.
L’ONG plaide pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies inscrit « la situation au Cameroun parmi les sujets à son ordre du jour officiel régulier et insister auprès des autorités pour qu’elles ouvrent des enquêtes sur les membres des forces de sécurité qui sont réputés avoir commis des meurtres et des destructions de biens, et poursuivre en justice les individus responsables ».
L’Organisation voudrait également que les Nations Unies fassent savoir « publiquement aux groupes armés séparatistes que leurs chefs seront tenus responsables des graves crimes commis par leurs combattants ».
Pour Human Rights Watch, le Conseil de sécurité devrait envisager d’infliger « des sanctions ciblées à certains personnages de haut rang des deux côtés qui portent une responsabilité pour les graves abus commis » dans le conflit.