Cameroun - Identité: Près de 700 000 cartes nationales d’identité encore valables en souffrance dans les commissariats du Cameroun

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 18-Aug-2017 - 03h29   11476                      
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L'ancienne carte nationale d'identité au Cameroun Archives
Les hauts responsables de la Délégation générale à la Sûreté nationale se disent surpris par le contraste entre l’empressement des usagers à courir dans les commissariats pour déposer les dossiers de demande et l’abandon de ces pièces une fois produites.

Actuellement, 600 000 anciennes cartes nationales d’identité (CNI) encore valables sont en souffrance dans les commissariats du Cameroun, auxquelles il faut ajouter 78 000 de la nouvelle version. Ce qui fait un total 678 000 CNI fabriquées, mais abandonnées dans les postes d’identification. Dans le stock abandonné, informe Cameroon Tribune en kiosque ce jeudi 17 août 2017, il y a des cartes établies depuis 2014.

Selon le journal, les demandeurs se contentent souvent des récépissés de dépôt octroyés après la réception des dossiers. Pourtant ces récépissés n’ont qu’une validité de trois mois. Les CNI, elles, sont établies, quatre à six semaines après le passage au poste d’identification. Le retrait n’exige pas non plus de frais supplémentaires.

«Pressés de déposer les dossiers de demande de la CNI, les usagers disparaissent dès qu’ils ont le récépissé de dépôt en poche. Ils ont une idée préétablie selon laquelle le processus d’établissement de la carte nationale d’identité est long. Ils ne savent pas que la donne a changé et qu’environ quatre semaines après le dépôt de dossier, la carte peut-être disponible», explique Zoua Evang Lydie-Ariane, Officier de police 2e grade, chef de poste d’identification du commissariat de Nkolndongo à Yaoundé.

Les usagers, pour expliquer l’abandon des cartes dans les commissariats évoquent les occupations quotidiennes qui absorbent tout leur temps. «D’autres redoutent les tracasseries et l’impertinence des agents de police. Une bonne frange, se reconnaissant coupable du délit de double identité, a peur d’être traquée», souligne Cameroon Tribune.

Il faut aussi reconnaître que le contrôle des pièces d’identité n’est plus systématique. Le cas échéant, il y a des tolérances, puisqu’à défaut de la CNI, un permis de conduire, un badge professionnel ou un passeport sont des substitutions  acceptées lors des contrôles.

Face à l’ampleur du problème, apprend-on, le délégué général à la Sûreté nationale a instruit les chefs de poste d’identification d’appeler les usagers pour leur annoncer la disponibilité de leurs pièces et les convier à les retirer. Là encore, la tâche ne semble pas aisée. Plusieurs responsables s’organisent encore pour appeler les usagers. D’autres affirment essuyer de temps en temps des affronts au téléphone avec des réponses du genre: «Quel est votre problème si j’abandonne ma CNI au commissariat ? Pourquoi m’obligez-vous à passer la récupérer ?».

Pourtant, «la procédure de retrait est simple. Il suffit de présenter le récépissé. Même en cas de perte du récépissé, la carte peut être retirée lorsque nous avons la certitude que la personne qui la retire est celle à qui appartient la pièce», explique Zoua Evang Lydie-Ariane.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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