Cameroun - Impacts du Coronavirus/Chantal Lewat (Présidente nationale du Syndicat patronal des industries de l’hôtellerie et du tourisme): «Nous avons perdu 100% de nos recettes. D’une manière ou d’une autre, tous les hôtels ont fermé. Le bilan est négatif»

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Jul-2020 - 10h01   3244                      
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Chantal Lewat, PCA Panthere du Nde Archives
Dans une interview accordée au quotidien Mutations édition du 28 juillet 2020, la présidente nationale du Syndicat patronal des industries de l’hôtellerie et du tourisme revient sur les effets néfastes de la pandémie du Covid-19 dans le secteur hôtelier.

De nombreux secteurs d’activités broient du noir depuis l’apparition du Coronavirus au Cameroun. C’est le cas du secteur hôtelier qui subit de plein fouet les conséquences de la fermeture des frontières, décidée par le gouvernement pour limiter la propagation de la maladie dans le pays.

«Nous avons perdu 100% de nos recettes. D’une manière ou d’une autre, tous les hôtels ont fermé. Le bilan est négatif. Les hôtels sont vides. Il n’y a pas de clients. Le bilan est en dessous de zéro parce qu’en l’absence de clients, il faut entretenir les équipements, garder le personnel puisqu’il faut que la structure continue d’exister. Donc, le bilan est largement négatif. Ce qui est évident c’est qu’on se retrouve après avec des fermetures en cascades. Il ne faut pas qu’on rêve. Les fermetures des hôtels vont suivre si rien n’est fait pour relever le secteur», déplore Chantal Lewat, la Présidente nationale du Syndicat patronal des industries de l’hôtellerie et du tourisme, dans les colonnes du quotidien Mutations.

Même si elle constate une timide reprise des activités du fait de la réouverture de quelques frontières et de la reprise des vols internationaux de certaines compagnies aériennes vers le Cameroun, la patronne de l’hôtel Lewat estime qu’il faut que «les gens bougent, voyagent, reprennent leurs activités».

En attendant une reprise  des activités, elle regrette l’absence d’un appui de l’Etat durant ces moments difficiles. «Des mesures ont été annoncées. Mais concrètement on n’a rien vu. D’après nos informations, tout est encore en étude», soutient-elle.

Et pourtant, de nombreux établissements hôteliers sont en difficulté avec les banques. «Plusieurs nouveaux établissements hôteliers sont en chantier. Des anciens sont en rénovation. Il y a eu plein de mouvements dans le secteur du fait de la Can et du Chan annoncés au Cameroun. Maintenant que ces évènements sont en attente, les hôteliers gèrent avec les banques au cas par cas. On espérait qu’il y ait une résolution du gouvernement ou du MINFI pour prendre en charge certains intérêts, ou les supprimer; au final, trouver un moyen pour résoudre ces problèmes. Parce que ce sont de vrais problèmes qui doivent être bien gérés, sinon il va y avoir une catastrophe du fait de la fermeture en série des hôtels. Si vous ne parvenez pas à honorer vos créances, cela devient compliqué pour la banque, pour vous-même, pour votre hôtel».

Pour sortir de cette crise sanitaire, elle pense qu’il faut «mettre un accent sur le développement du tourisme interne. Si les frontières sont fermées, ce n’est pas le cas pour les routes internes. Il faut donc développer le tourisme en interne et que les Camerounais apprennent à découvrir leur pays. On peut développer quelque chose qui va permettre de préserver ces emplois. Le tourisme interne est le socle du développement touristique. Si les camerounais consentent à aimer et découvrir leur pays, si seulement 10% des près de 25 millions de Camerounais s’essayent à cela, l’économie va être plus enrichie. Je crois que la portion de ce qu’un million de Camerounais peuvent dépenser dans leur propre pays dépasse largement ce que les étrangers apportent».

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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