Cameroun - Incarcération de Paul Chouta/Calixthe Beyala (accusatrice): «Allez donc faire pression pour libérer votre frère ! Vous aviez dit avoir vu la France, les organisations internationales, qu'est-ce que cela a changé ?»

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 06-Apr-2021 - 08h58   12807                      
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Calixthe Beyala Archives
C'est la substance d'une publication qu'elle a relayée sur son compte Facebook dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 avril 2021.

Depuis son passage sur la Radio RFI dans le cadre du programme RFI TalkshowCalixthe Beyala est la cible de quolibets véhiculés à travers  de nombreuses publications relayées sur le réseau social Facebook. Ce qui lui vaut cette levée de boucliers, ce sont les déclarations qu’elle a faites à l’encontre de Paul Chouta, un homme de média qui séjourne depuis deux ans  à la prison centrale de Yaoundé, en raison d’une plainte  pour diffamation qu’elle a déposée contre lui.

Le propriétaire du site le 4e Pouvoir, à qui la romancière nie d’ailleurs la qualité de journaliste, attend toujours d’être jugé. Son procès a été renvoyé une dizaine de fois, pour des motifs parfois insolites (affectation du juge et du procureur chargés de l’affaire, absence de la plaignante). Toutes choses qui font dire aux soutiens de Paul Chouta, qu’il s’agit d’une machination ourdie par Calixthe Beyala et ses «amis» hauts placés, dans le but de le maintenir le plus longtemps en prison.

Cette hypothèse aux relents complotistes est balayée d’un revers de la main par l’écrivaine. L’auteur de «C’est le soleil qui m’a brulé» affirme d’ailleurs avoir retiré sa plainte contre Paul Chouta. À en croire cette dernière, son maintien en détention préventive est certainement dû au fait que plusieurs autres femmes ont déposé des plaintes contre lui.

«Paul Chouta n’est pas journaliste. C’est un blogueur. Vous savez que la méthode au Cameroun consiste à payer des blogueurs pour saborder des gens. Ce garçon pendant un mois a publié tous les jours des mensonges sur moi, sur ma sexualité, où je me faisais b… à gauche, à droite, que j’étais une vieille dame en manque, il fallait venir me b… Tous les Camerounais peuvent témoigner. Quand j’y arrive, il n’y a pas que moi. Il y a des dizaines d’autres femmes qui portent plainte pour les mêmes raisons. Paul Chouta n’est pas en prison parce qu’il n’y a que Calixthe Beyala qui a porté plainte. Il y a plusieurs  plaintes», a-t-elle déclaré sur RFI.

Lesdites explications n’ont pas apaisé la colère de ses détracteurs. Dans les réseaux sociaux, c’est même reparti de plus belle, au point où Calixthe Beyala a été forcée de sortir de ses gonds.

«Qui a fait croire à certains qu'on peut faire pression sur la justice camerounaise ? Sont-ils camerounais, ceux qui le pensent ? Pourtant, en ce qui me concerne, je l'observe. Quand elle dit que j'ai tort, je ne bronche pas; lorsqu'elle dit que j'ai raison, je ne bronche pas. Pourtant, ils écument les réseaux sociaux à dire que la justice camerounaise est sous les ordres. Allez donc faire pression pour libérer votre frère ! Vous aviez dit avoir vu la France, les organisations internationales, qu'est-ce que cela a changé ? Continuez à menacer au lieu de faire profil bas et de vous excuser ! Continuez à insulter cette justice et vous verrez bien ce qu'elle vous réservera ! Trop facile de me persécuter parce que tout simplement j'ai fait appel à la justice face à la persécution. C'est mon seul moyen d'action. Et contrairement à vous, je n'ai été voir personne, ni en France, ni ailleurs.. J'ai confiance à la justice camerounaise et j'ai confié mon affaire à un seul avocat camerounais», a-t-elle écrit sur Facebook dans la nuit de lundi 5 avril à mardi 6 avril 2021.

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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