Cameroun - Indignation/L’ancien footballeur Bernard Tchoutang dénonce la mort du journaliste Samuel Wazizi: «Chez nous, la mort est devenue banale. Et je ne peux pas comprendre que certaines personnes détournent encore leur regard. A ces gens-là j’ai envie de dire que le peuple vous posera la question demain ‘‘où étiez-vous quand on souffrait ?’’»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Jun-2020 - 10h05   5361                      
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Bernard Tchoutang capture d'écran
L’ancien Lion Indomptable invite les Camerounais à dénoncer les abus et maltraitances dont sont victimes de nombreux compatriotes.

La nouvelle révélée par le groupe Equinoxe choque au Cameroun et même à l’extérieur. Le journaliste d’expression anglaise Samuel Wazizi, qui animait une émission dans une chaîne locale de télévision à Buea dans le Sud-Ouest, est décédé dans des conditions très floues.

Selon de nombreux confrères, ses conseils et certains de ses proches, M. Wazizi, porté disparu depuis plus de 300 jours, a été torturé dans des camps militaires avant de rendre l’âme dans un hôpital de l’armée à Yaoundé. Des indiscrétions font état de ce qu’il était soupçonné de collaborer avec les séparatistes anglophones.

La presse, la société civile et des hommes politiques dénoncent cette atrocité, tout en demandant des comptes au pouvoir de Yaoundé, qui reste encore silencieux sur le sujet.

Pour sa part, l’ancienne attaquant de l’équipe du Cameroun de football, Bernard Tchoutang, fustige l’indifférence de certains camerounais face à ces crimes qui s’amoncèlent.

«Il y a quelque temps à Bafoussam, le jeune Cyrile Ebanga était tué à bout portant par une femme en tenue. Très peu de personnes se sont indignées. Il y a notre sœur Annie Chendjou  qui a perdu ses quatre enfants à Bafoussam à cause du manque de couveuses, toujours peu d’indignation. Chez nous, la mort est devenue banale. Aujourd’hui, notre frère anglophone, Samuel Wazizi a été embastillé, pendant plus de 300 jours, torturé, il a subi des sévices corporelles. Et je ne peux pas comprendre que certaines personnes détournent encore leur regard, mettent les mains sur le visage pour ne pas voir. A ces gens-là j’ai envie de dire que le peuple vous posera la question demain ‘‘où étiez-vous quand on souffrait ?’’», s’est-il indigné dans une courte vidéo diffusée sur YouTube.

L’ancien footballeur invite les camerounais à dénoncer systématiquement les abus dont sont victimes de nombreux compatriotes.

 

 

Auteur:
Fred BIHINA
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