La dépouille du nourrisson a été découverte dans un drain à la sortie de la ville le mercredi 2 octobre 2019 par Chancelle Ngoyvé, une habitante du village. «J’étais chez une amie. J’ai découvert le corps du bébé dans le drain, enveloppé dans un pagne et un blouson plein de sang. J’ai fouillé avec mes mains et j’ai aperçu sa tête. C’était affreux», explique-t-elle dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du 7 octobre 2019.
D’après Chancelle Ngoyvé, «le nourrisson avait un gros trou dans sa tête. Ses deux yeux étaient percés et sa bouche tordue. Le corps du nouveau-né était en état de décomposition avancée».
La mère infanticide a pourtant affirmé qu’elle avait «accouché d’un mort-né au centre de santé de Messok le 29 septembre 2019». «Elle m’avait certifié que le médecin lui avait conseillée d’enterrer l’enfant sur place, ce qu’elle avait fait. Je lui ai demandé de me donner le carnet de l’hôpital, elle a refusé», explique Suzanne Wéladji, la tante de Carine.
La tante décide de se rendre à l’hôpital pour «mener ses propres enquêtes. C’est ainsi que le médecin lui fait voir le registre de maternité. Le nom de Carine Ndjabéa n’y figure pas», peut-on lire. De retour à la maison, Suzanne se rend dans la chambre de sa nièce et lui demande où est le bébé. «Elle m’a dit que ce n’était pas mon affaire. Que l’enfant était le sien et pas le mien. Et qu’elle pouvait en faire ce qu’elle voulait», soutient Suzanne Weladji qui va alerter le voisinage.
Le commandant de la gendarmerie est saisi. Prise de peur, Carine s’enfuit. D’après Jérôme Kolla, un élément de la brigade de gendarmerie de Messok, «nous étions tous à sa recherche. Toutes les jeune filles voulaient la tuer». Carine Njabéa sera finalement arrêtée au village Zoulabot, sur l’axe Messok – Lomié dans la région de l’Est, le 4 octobre 2019 au petit matin. Elle a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Messok dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est.