Cameroun - Infrastructures de la CAN: Les marchés des hôtels de Garoua (Nord) «glissent» entre les mains de Prime Potomac

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 13-Mar-2019 - 19h43   6846                      
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L'effondrement de l'hotel Facebook
Le ministère du Tourisme et des Loisirs, maitre d’ouvrage des chantiers hôteliers, a notifié par voie d’huissier à l’entreprise sa carence.

L’information n’est pas encore officielle. Mais selon le Tri-hebdomadaire, L’œil du Sahel en kiosque ce 13 mars 2019. L’entreprise Prime Potomac devrait perdre les marchés de construction et de réhabilitation de deux hôtels à Garoua dans le cadre de la CAN que le Cameroun devrait abriter  en 2021.

Le journal qui cite une source proche du dossier, indique que  «le 04 mars 2019, le ministère du Tourisme et des Loisirs, maitre d’ouvrage des chantiers hôteliers de Garoua, a notifié par voie d’huissier à l’entreprise de Ben Modo, sa carence».

«Cela signifie que le maitre d’ouvrage a constaté la défaillance ou l’incapacité de Prime Potomac à exécuter ledit marché. En conséquence, le maitre d’ouvrage a deux solutions: soit il résilie simplement le contrat et dans ce cas, une nouvelle attribution par voie de gré à gré concurrentiel est faite sur le reste du marché à exécuter, soit le marché est exécuté en régie; c’est-à-dire que l’État se substitue à Prime Potomac et un procès-verbal est alors dressé pour constater le niveau d’exécution des travaux», explique un expert au ministère des Marchés publics contacté par le journal.

Selon la source, c’est cette deuxième option  exceptionnelle  qui est retenue. Cette décision du maitre d’ouvrage est «justifiée par le fait que les délais contractuels de livraison des infrastructures hôtelières en question sont échus depuis octobre 2018».

«Le taux de réalisation des travaux de rénovation de l’hôtel Bénoué est de 42 %, alors que celui de la construction de l’hôtel de 100 chambres est de 32 %. Il n’y a donc pas de décomptes impayés à Prime Potomac puisque la consommation financière est supérieure aux travaux exécutés», poursuit la source.

Au sein de l’entreprise Prime Potomac, on ne partage pas cette position. «L’entreprise qui est également adjudicataire des marchés de construction des stades d’entraînement de Poumpoumré, de Rey-re, du Cenajes, et du complexe Sodecoton impute l’arrêt des travaux au non-paiement des avances de trésorerie et du différentiel entre le taux d’exécution des travaux et les décomptes pour ce qui est précisément des stades. À combien d’argent tout cela correspond-t-il ? À Prime Potomac, une source affirme que pour les hôtels cela est de l’ordre de 2,5 milliards de FCFA alors que pour les stades il s’agit de 1,2 milliard de FCFA», peut-on lire dans le journal.

Une autre source au ministère des Finances, explique que «globalement, il y’a un problème de paiement, mais qui n’est pas du ressort du MINFI».

«En tout état de cause, une entreprise peut donc bien être impayée sans que le MINFI n’en soit responsable. En l’espèce, l’entreprise n’aurait effectivement pas été payée depuis le mois d’octobre 2018, c’est donc évident qu’elle soit aux abois. Mais la question est celle de savoir dans la chaine de dépense, qui en serait la cause?», ajoute la source.

L’argent réclamé par Prime Potomac, n’est en réalité «qu’une faveur que l’État n’est pas tenu d’accorder. Car Prime Potomac a déjà perçu son avance de démarrage et n’a pas de décomptes impayés. Il faut d’ailleurs savoir que les salaires réclamés par les ouvriers en grève à Garoua sont compris dans les décomptes déjà payés à cette entreprise», soutient la source au ministère du Tourisme et des loisirs.

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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