Le 24 octobre 2012, un arrêté conjoint signé des ministres de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et celui du Commerce, interdisait l’utilisation des emballages plastiques non biodégradables au Cameroun. Entrée en vigueur en mars 2014, visait à faire disparaître les emballages plastiques de moins de 60 microns au profit des plastiques biodégradables.

Les jours, semaines et mois qui ont suivi, la mesure semblait être respectée. Ceci en partie en raison du système de contrôle et de répression mise en place par les brigades spécialisées du ministère du Commerce. Un dispositif dissuasif qui s’est effrité au fil du temps. Conséquence, les plastiques non biodégradables ont fait leur retour en force.

Une réalité que semble pourtant ignorer le ministre de MINEPDED. Invité du journal de 13 heures de la CRTV radio mardi 13 janvier 2018, Helé Pierre a plutôt laissé entendre le contraire. «…le ministère de l’Environnement a interdit l’utilisation des emballages non biodégradables au Cameroun. On a l’impression que la répression mis en place n’a pas porté ses fruits. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? », a demandé Nathalie Mvogo, la journaliste qui posait les questions.

La réponse du ministre a été pour le moins surprenante. « Ce n’est qu’une impression. Personnellement, je n’ai pas la même impression», a-t-il réagi avant de développer : « A l’œil nu, quand on voit un plastique comment peut-on savoir s’il est biodégradable ou non biodégradable ? Il faut des connaisseurs. Nous, nous jouons sur l’épaisseur. Nos inspecteurs sur le terrain, dispose des micromètres pour mesurer l’épaisseur des plastiques. Donc pour nous, les plastiques non biodégradables interdits, ce sont des plastiques qui ont une épaisseur égale ou inférieure à 60 microns. Mais quand vous êtes au-delà de 60 microns, le plastique n’est pas interdit », a expliqué

Des propos complètement aux antipodes de la réalité dans les marchés où les plastiques interdits se portent à merveille.