Cameroun - Jacques Fame Ndongo: «Il n’y a pas de crise anglophone… au niveau du Nord-Ouest et du Sud-Ouest la vie poursuit normalement son cours»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Sep-2018 - 12h26   12205                      
49
Jacques Fame Ndongo, CRTV, 28/09/2017 CIN Screen Capture
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, par ailleurs Secrétaire national à la Communication du RDPC fait office de porte-parole du président-candidat Paul Biya. Dans l’entretien à RFI diffusé ce 20 septembre 2018, Jacques Fame Ndongo vente le bilan des 36 ans de règne de Paul Biya.

Question : Après 36 ans de pouvoir, qu’est-ce que le candidat-président peut apporter de nouveau ?

Fame Ndongo : Le Président Paul Biya a un bilan éloquent. C’est en s’appuyant sur ce bilan qu’il se projette vers l’avenir. Au plan politique, il voudrait préserver l’unité nationale, la paix, la sécurité et l’intégrité du territoire. Au niveau de l’économie, il voudrait moderniser davantage l’économie camerounaise notamment par une agriculture de 3ème génération, par un élevage compétitif, par l’assainissement des finances publiques et la réduction de la dépense publique. Bien-sûr, les infrastructures seront multipliées grâce à une densification des projets concernant le plan routier, le plan autoroutier, les aéroports, les ports, les grands barrages. Et au plan social naturellement, il voudrait consolider la justice sociale en densifiant la carte sanitaire, la carte sanitaire, la carte scolaire, la carte universitaire et infine, il voudrait préserver les libertés individuelles et veiller au respect des droits de l’homme et de la solidarité nationale.

Question : Vous dites que le président veut préserver la paix et l’unité, mais celle-ci n’est-elle pas gravement menacée par la crise dans l’Ouest anglophone depuis ans ? Et de ce point de vue, n’est-ce pas un échec pour le président sortant ?  

Fame Ndongo : D’abord, nous nous ne parlons pas de crise. Nous parlons de la question anglophone. Il n’y a pas de crise, puisque le Cameroun est debout, le Cameroun avance, le Président Paul Biya est en train de résoudre ce problème de la question anglophone qui, à notre avis, devrait rapidement pouvoir trouver des réponses positives qui ont d’ailleurs déjà commencé à être données au niveau de l’éducation, au niveau de la justice qui étaient les premières revendications, mais également au niveau des grandes réalisations notamment des infrastructures. Et le président Paul Biya a également créé la Commission nationale pour la préservation du bilinguisme et du multiculturalisme. Je dois préciser qu’au niveau du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, la vie poursuit normalement son cours. Il y a de temps en temps quelque effervescence, mais globalement, la situation est calme.

Question : Oui mais il y a 109 membres des forces de l’ordre qui ont été tués, il y a 200 000 déplacés, il y a 50 000 personnes qui se sont réfugiées à l’étranger. Comment tout cela va pouvoir se passer le 7 octobre déplacé

Fame Ndongo : Le 7 octobre, l’Etat prendra les dispositions idoines pour que le vote se déroule de manière équitable et sereine. Cette effervescence due à l’irrédentisme de quelques illuminés qui se disent sécessionnistes, mais en réalité ce sont des bandits de grand chemin puisqu’ils sont en train de saccager, de piller, de voler, de violer, de tuer. Donc il y a quelques petits remous mais globalement, la situation est maîtrisée par l’Etat et les camerounaises et camerounais en âge de voter voteront effectivement dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.   

Question : Un certain nombre de candidats de l’opposition propose la solution du fédéralisme. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Fame Ndongo : Mais le fédéralisme, le Cameroun y a renoncé le 20 mai 1972. Nous estimons que c’était un système très lourd, très pesant. Et la décentralisation se poursuit admirablement puisque le Chef de l’Etat vient de créer un ministère de la Décentralisation et du Développement Local qui est en train de réaliser une œuvre tout à fait remarquable.

Question : Depuis 2 ans, votre offre de régionalisation n’est pas entendue par les sécessionnistes, est-ce qu’il ne faut pas faire une nouvelle offre ?

Fame Ndongo : L’offre des sécessionnistes, c’est l’offre de la violence et nous estimons que s’il faille dialoguer, il faut également renoncer à la violence.

Question : Que répondez-vous à Joshua Osih qui dit que le président-candidat n’utilise que la solution militaire et pas la solution politique au Nord-Ouest et au Sud-Ouest anglophone ?

Fame Ndongo : S’il utilisait la solution, il y a belle lurette que le pays serait à feu et à sang. Le président Paul Biya est un libéral, quelqu’un qui croit à la force du dialogue, à la force des arguments et non pas aux arguments de la force.

Question : C’est grâce à Maurice Kamto que le Cameroun a remporté l’arbitrage juridique sur la presqu’ile de Bakassi. Est-ce que le candidat Kamto n’a pas la stature d’un homme d’Etat ?

Fame Ndongo : C’est grâce au président Paul Biya que M. Maurice Kamto a été nommé ministre et c’est grâce donc à lui que sa visibilité a été optimisée.

Question : Mais vous qui avez été son collègue au gouvernement, vous pensez qu’il a cette stature d’homme d’Etat ?

Fame Ndongo : La stature, vous savez, c’est une virtualité ; ce n’est pas une effectivité. Ce sont les urnes qui créditent une personnalité de cette stature. Nous verrons bien le 7 octobre.

Question : Et à 85 ans, le candidat-président Paul Biya est-il prêt à gouverner encore pendant 7 ans jusqu’à l’âge de 92 ans ?

Fame Ndongo : Bien-sûr ! Il est prêt. Et vous verrez qu’à l’issue du 7 octobre, les camerounais et les camerounaises vont reconduire cet homme sage, équilibré et pondéré ; ce grand sage de l’Afrique respecté au Cameroun, en Afrique et à travers le monde.

Question : Mais comme dit l’ambassadeur des Etats-Unis à Yaoundé, n’est-ce pas un âge où l’on peut aspirer à une paisible retraite ?

Fame Ndongo : C’est l’opinion de l’ambassadeur. Encore une fois, je respecte l’opinion des uns et des autres. Mais nous verrons bien si le 7 octobre, ce sera l’opinion des camerounaises et des camerounais à travers un vote démocratique, transparent, libre et sincère.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
 @t_b_d
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique