Cameroun - Justice: Les avocats du MRC dénoncent les abus autour de la détention de Maurice Kamto et ses proches

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Feb-2019 - 15h35   4363                      
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Manif MRC - 26/01/2019 Facebook
Deux semaines après leur interpellation, de nombreux leaders, militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun attendent toujours d’être fixés sur leur sort.

Le quotidien Le Jour parle de «Jeu Trouble autour de la détention de Kamto». C’est le titre choisi en grande Une ce 7 février 2019, par le journal que dirige Haman Mana, pour relayer la sortie médiatique la veille, des avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).  

«Après la marche du 26 janvier 2019, suivie des interpellations, la traque continue dans les rangs du MRC. Deux semaines après, et rendu à ce jour, seule une douzaine, pour la plupart, les militants de Yaoundé, ont été fixés sur le sort. Les autres personnes interpellées en provenance des villes de Douala, Dschang, Bafoussam, Bangangte, puis transférées à Yaoundé, sont toujours dans l’attente d’une suite», rapporte notre confrère.

A en croire Me Sylvain Souop qui dirige le collectif des avocats du MRC, les militants arrêtés et gardés à vue sont sans titre de détention. «Ceci depuis leur arrestation et leur détention dans les différentes unités de police et de gendarmerie. Le nombre connait une augmentation, avec quatre arrivées, ce qui porte le chiffre à 204. Depuis le début de la semaine en effet, trois militants interpellés à Bangangte, ont été conduits sur Yaoundé, et ont été interrogés mardi du côté de la police judiciaire, un enseignant arrêté à Soa et qui séjourne au Secrétariat d’Etat à la gendarmerie, est également passé devant les enquêteurs», renseigne Le Jour.

«Parmi ces personnes, poursuit le quotidien privé,  «l’on compte au total cinq blessés par balles, incarcérés, dans la promiscuité et selon les informations, ils n’ont pas de soins adéquats, un pansement tous les deux jours. Des détentions illégales, en violation totale des lois en vigueur, selon les conseils de ces derniers, qui dénoncent le caractère arbitraire de la procédure. Le 30 janvier dernier, le préfet du Mfoundi a signé un arrêté, pour la garde à vue de toutes les personnes interpellées dans le cadre de cette manifestation, elles ont refusé de signer ledit document».

Me Souop indique que «Celles-ci ont refusé de signer, parce que l’autorité refusait de remettre une copie aux mis en cause. Nous avons entrepris des démarches auprès du préfet afin de rentrer en possession de cet arrêté. C’est resté lettres mortes jusqu’à nos jours. Si vous n’avez pas cette pièce comment défendre nos clients ? Un arrêté pris par l’autorité administrative, à la demande du directeur de police judiciaire, pour couvrir l’illégalité», soutient l’homme de loi.

En attendant la fin de la procédure, signale encore le journal, le gros de l’effectif dont les leaders, Maurice Kamto, Albert Dzongang, Christian Penda Ekoka, Alain Fogue qui a entamé la grève de la faim, ainsi que 30 autres militants interpellés restent toujours dans les cellules du GSO (Groupement Spécial d’Opération), du GMI (Groupement Mobile d’Intervention), de la Police Judiciaire et du SED (Secrétariat d’Etat à la Défense). Les 13 personnes arrêtées et détenues au Commissariat central N1, elles, ont été transférées à la prison centrale de Kondengui le 31 janvier 2019. Au terme d’un procès marathon le 1er février, la cause a été renvoyée pour le 15 mars.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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