Cameroun - Justice: Poursuivie pour complicité d’outrage suivi de viol, violences et homosexualité, la fille du maire de la ville de Yaoundé échappe à la prison

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 04-Mar-2021 - 07h52   12874                      
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Justice Camerounaise Archives
Cette dernière a été acquittée desdits chefs d’accusation, mais son coaccusé a écopé d’une condamnation à vie.

Dans son édition n°374 en kiosque le 3 mars 2021, le journal Kalara, spécialisé dans l’information judiciaire, nous apprend que dame Zoa Suzanne, présentée comme la fille du «Super» maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana, vient d’échapper à une condamnation à vie. Cette dernière était poursuivie pour complicité d’outrage suivi de viol, violences et homosexualité sur ses deux enfants, les nommés Luc Brandley Rayane Messi et Madeleine Jade Ndzie Messi qui avaient respectivement 10 ans et 2 ans à l’époque des faits. Le verdict a été rendu le 26 février 2021 par le tribunal de Grande Instance du Mfoundi.

«Mme Zoa Suzanne accusée de complicité de l’ensemble des faits initialement reprochés à son amant, a, quant à elle, été purement et simplement acquittée pour défaut d’intention et faits non établis. Elle quitte dans les prochains jours la prison centrale de Yaoundé Kondengui où elle a été incarcérée depuis plus de 2 ans en compagnie de M. Atangana Mbida André Guy», lit-on dans les colonnes du journal

En revanche, celui qui a été condamné pour certains de ces chefs d’accusation, est M. Atangana Mbida, un prêtre exorciste qui était également l’amant de dame Zoa Suzanne. Il a été reconnu coupable des faits de violence (sévices corporels atroces) ayant entrainé la mort brutale des deux enfants. Il écope donc de la prison à vie.

«Le pasteur exorciste, condamné à un emprisonnement à vie, au paiement d’un franc symbolique sollicité par le plaignant et père des victimes. Il devra également payer au trésor public, la somme de 46000 francs représentant les frais de justice. Le collège des juges en charge du dossier avant le prononcé de la décision finale, avait déjà déclaré M. Atangana Mbida non coupable de viol et homosexualité au bénéfice du doute. En revanche, il a été reconnu coupable des faits de violences (sévices corporels atroces) ayant entraîné la mort brutale des deux enfants», indiquent nos confrères.

Lors de leur argumentaire, les avocats du prêtre, qui a précédemment plaidé coupable, ont tenté de solliciter la clémence du collège de juges arguant que ce dernier est un être humain qui s’est trompé et qui ne voulait que le bien des enfants décédés. Des arguments qui n’ont pas convaincu les jurés.

«En rappel, M. Bengono avait découvert, en avril 2017, le culte mystique pratiqué par le pasteur Atangana sur ses enfants, notamment: une forte odeur d’encens se dégage de cet appartement; […] les pièces internes |…| ont des schémas sur le sol faits de sel teinté en vert représentant des figures en forme de croix, triangles, des épées et de pentacles sur lesquels sont visibles des restes de bougies consommées. Le père des enfants apprenait plus tard que M. André Guy Atangana fait boire des potions dont lui seul connaît la composition ainsi que les effets à la fille de M. Bengono alors âgée de 1.8 mois. La procédure qui arrive à son terme aujourd’hui, a connu assez de péripéties, notamment le fait que le rapport de la police judiciaire tout comme la plainte déposée par M. Bengono contre Mme Zoua au sujet de «l’assassinat» de ses enfants n’ont pas été pris en compte au cours de l’enquête judiciaire. Au début, de cette procédure judiciaire, l’inculpée avait bénéficié d’une remise en liberté conditionnelle, avant qu’une instruction du garde des Sceaux ne provoque son placement en détention provisoire à la prison de Yaoundé-Kondengui. ” Aujourd’hui, elle réédite l’exploit en bénéficiant d’un acquittement pur et simple», précise pour conclure le journal de Christophe Bobiokono.

 

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
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