Cameroun - Kribi: Les parents d'élèves se plaignent des frais "exorbitants" d'APEE exigés au sein des établissements scolaires

Par Lore E. SOUHE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Sep-2017 - 12h12   5442                      
0
Un enseignant dans une salle de classe Archives
Ils dénoncent par ailleurs le silence complice et coupable de l'autorité administrative.

Depuis le début de la rentrée scolaire du 4 septembre dernier, les parents d'élèves de la ville de Kribi, département de l'Océan lèvent le ton pour dénoncer une fois encore, les frais exorbitants de l'Association des Parents d'Elèves et Enseignants (APEE) qui leurs sont exigés. "Chaque année, les frais à payer augmentent sans même qu'on consulte les parents. Je dois payer jusqu'à 7500 FCFA des frais d'APEE à l'école primaire", fulmine un parent.

D'après le quotidien Le Messager du vendredi 15 septembre 2017, c'est une note du préfet du département de l'Océan qui demandait aux chefs d'établissements scolaires et aux responsables des bureaux d'APEE de ne pas fixer ces frais à plus de 10 000 FCFA dans le primaire et 15 000 FCFA dans le secondaire, qui a mis le feu au poudre. Ce qui a eu le don de lui attirer les frasques des populations, qui l'accusent de complicité. "Le préfet du département de l'Océan ne joue pas son rôle. Comment peut-il valider l'imposture. Il y a des familles indigentes qui ne peuvent pas avoir ces sommes. Cela veut dire que leurs enfants sont condamnés. Le préfet rame donc à contre courant du décret du chef de l'Etat sur la gratuité de l'enseignement primaire au Cameroun" accuse Marlyse Eba, un parent.

En plus, outre les frais d'APEE exigés aux parents qui risquent voir leur enfants ne pas aller à l'école s'ils ne versent pas l'argent exigé, ces derniers doivent aussi donner craie, ramettes de papier et des fois même des bancs. " Et après on va vous dire que l'école primaire est gratuite", poursuit une commerçante.

Pour tenter une explication, un enseignant en service dans un lycée de la place soutient que ces frais servent à payer les vacataires qui malheureusement ne sont pas pris en charge par l'Etat. Un argument peu convaincant, qui sera balayé du revers de la main par certains qui estiment que "c'est à l'Etat de fournir aux enfants toutes les garanties d'une bonne éducation. Ce n'est pas aux parents de payer les enseignants. Pourquoi créer des établissements, lancer des concours s'il n'y a pas d'argent pour payer les gens?", s'interroge t-on dans les artères de la ville.

Auteur:
Lore E. SOUHE
 @loresouheCIN
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique