Cameroun: La BAD note un ralentissement de l’économie à cause des reports de nouveaux investissements dans l’exploration ou la production de pétrole et de gaz

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Apr-2018 - 16h23   5537                      
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Le port de Douala le 15 mars 2018 AFP/Reinnier KAZE
L’économie camerounaise, considérée comme la plus forte et la plus résiliente de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), est en train de montrer «ses premiers signes de ralentissement», selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) intitulé «Perspectives économiques en Afrique (PEA) pour l'année 2018».

Dans son rapport, la BAD interpelle les autorités camerounaises sur les signes d'un repli de l'économie du pays: «L'économie camerounaise, la plus forte et la plus diversifiée de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), a longtemps été résiliente aux chocs, mais montre ses premiers signes de ralentissement».

En cause, l’organisme panafricain pointe les reports de nouveaux investissements dans l’exploration ou la production de pétrole et de gaz, en raison de la faible remontée des cours, la récession économique au Nigeria voisin, la crise qui s’accentue dans la sous-région ainsi que les perturbations dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Autant de facteurs qui, selon le rapport, ont eu un impact négatif sur la demande intérieure et extérieure.

L'institution relève que le Cameroun a toujours résisté à la conjoncture internationale, malgré les conditions peu favorables, enregistrant une croissance régulière du PIB depuis 2010, avec une moyenne de 5,8% de 2013 à 2015, avant de chuter à 4,7 % en 2016.

En 2017, ce repli sera pourtant plus important, la croissance économique se situant selon la banque panafricaine à 3,4% en raison d'un certain nombre de facteurs au rang desquels les reports des nouveaux investissements dans le secteur pétrolier.

«La dette du Cameroun reste soutenable, mais doit être très soigneusement gérée. Les autorités doivent redoubler d’efforts pour élargir la base des recettes non pétrolières et mieux gérer la priorité des dépenses tout en préservant la dépense sociale», analyse la BAD.

Pour maintenir cette soutenabilité, les nouveaux emprunts non concessionnels devraient, selon la BAD, être réservés aux projets présentant un fort impact social ou de croissance, dans les industries et les secteurs affichant un potentiel compétitif manifeste.

La Banque estime également «nécessaire» la mise en place de mesures supplémentaires d’amélioration de la gestion des finances publiques et de la dette, afin de renforcer l’efficacité de la dépense et contrôler les risques budgétaires.

Malgré cette alerte, la BAD reste optimiste dans ses prévisions pour la période 2018-2019: «Les perspectives restent toutefois plutôt positives pour 2018 et 2019, avec des taux respectifs de 4,1% et 4,8%, causés par une augmentation des exportations vers l'Union européenne suite à l'Accord de partenariat économique (APE) et par l'offre accrue d'énergie résultant de la mise en production de nouveaux barrages hydroélectriques».

De plus, toujours d'après le rapport, le développement de la sylviculture et de chaînes de valeurs agro-industrielles tout comme la réduction des importations au profit de la production locale, devraient aussi aider à dynamiser la croissance du pays.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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