Cameroun: La grève annoncée au journal Le Messager n’a pas eu lieu

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Apr-2017 - 16h32   21109                      
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Les grévistes se sont heurtés à la résistance de certains responsables de la rédaction qui ont fait appel à la police dimanche. Un accord de conciliation obtenu sous les auspices du Syndicat national des journalistes met provisoirement fin au mouvement d’humeur.

Le journal Le Messager est bien dans les kiosques ce lundi 24 avril 2017. Il a pu être publié en dépit de la grève annoncée le vendredi 23 avril 2017 par les délégués du personnel. Le quotidien de la Rue des Ecoles à Douala aurait tout de même pu être absent des kiosques ce jour. Il n’a paru que parce que certains employés dont le rédacteur en chef Blaise-Pascal Dassié le voulaient. Face à la détermination du délégué du personnel Joseph Olinga et de l’essentiel du personnel de Douala qui menaient une grève « passive » dimanche 23 avril 2017 à la rédaction centrale, il a fait appel au gérant Rodrigue Tanendjio.

Celui-ci aidé de l’un des enfant du fondateur, Mandela Njawé, a appelé les éléments du commissariat du 2ème arrondissement leur expliquant que des individus empêchaient le rédacteur en chef et certains de ses collaborateurs de travailler. Rendues sur les lieux, les forces de police ont embarqué tous ceux qui s’y trouvaient. Sur place au commissariat tout le monde a été entendu avant qu’un accord de conciliation soit scellé.

Le dit accord prévoit entre autres le paiement dès le mercredi 26 avril 2017 d’au moins un mois des treize mois d’arriérés de salaire réclamés et au plus tard à la mi-mai prochaine d’un autre mois du reste des arriérés de salaire. Le versement régulier des frais de production (reportage, téléphone,…) est aussi une des exigences prioritaires.  

Après le bouclage in extremis de dimanche, le travail a repris normalement ce lundi matin. Reste que l’ambiance tendue persiste. Selon nos sources les grévistes (qui réclament notamment le paiement de 13 mois d’arriérés de salaires) sont menacés de licenciement. L’un de ceux-ci sur les réseaux sociaux promet l’enfer aux traîtres.    

 

Voici le contenu de l’accord de conciliation signé par les grévistes et la direction du quotidien Le Messager   

 

PROCES-VERBAL DE CONCILIATION

L’an deux mil dix sept et le vingt trois du mois d’avril, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a assuré la médiation de la crise sociale en vu d’aboutir à la levée du mot d’ordre de grève débutée le dimanche 23 avril 2017 afin d’empêcher la parution des éditions du quotidien Le Messager dès le lundi 24 avril 2017.

Après la libération aux environs de 23 heures des deux des employés grévistes qui ont été interpellés en mi-journée, par les éléments du Commissariat du 1er Arrondissement de Douala, les dirigeants du SNJC ont proposé une sortie de crise par la matérialisation de tous les engagements faits par le Gérant du journal Le Messager aussi bien lors des réunions du mercredi 19 et jeudi 20 avril  2017, ainsi que des exigences des employés contenues dans le préavis de grève déposé le 09 avril 2017 et par devant le Commissaire Principal du Commissariat du 1er Arrondissement de la ville de Douala.

Il s’agit,

pour le Gérant :

  • Le paiement dès le mercredi 26 avril 2017 d’au moins un mois des treize mois d’arriérés de salaire réclamés ;
  • Le paiement au plus tard à la mi-mai prochaine d’un autre mois du reste des arriérés de salaire ;
  • L’échelonnement des arriérés de salaire se fera sur les prochains paiements de salaire ;
  • Le versement régulier des frais de production (reportage, téléphone,…) ;
  • La tenue dans les meilleurs délais d’une Assemblée générale du personnel dans le but de redynamiser qui se tiendra au moins de mai ;
  • Le non licenciement de tous les employés jusqu’à l’épuration des arriérés de salaire qui sera examinée au cours de l’Assemblée générale prochaine, sauf en cas de faute lourde ;
  • La régulation du statut des employés sans contrat de travail ;

 

pour les employés :

  • La suspension du mot d’ordre de grève ;
  • Le déverrouillage de la machine de montage ;
  • La reprise immédiate (dès le lundi 24 avril 2017) de leur poste de travail.

 

Tout manquement au précédent protocole réactive ipso facto le mot d’ordre de grève.

Ce document doit servir et valoir ce que de droit.

 

Pour les employés                                                        Pour le SNJC                                                                     Pour Le Messager

Le délégué du personnel                                           Le Secrétaire général                                                   Le Gérant

 

 

 

Joseph Olinga                                                                  Mathieu N. NJOG                                                          Rodrigue Tanendjio      

 

                                                                             

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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