Cameroun: La société civile conteste la prorogation du mandat des députés décidée par Paul Biya

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Jun-2018 - 14h43   13956                      
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Paul Biya P. R. C.
L’ONG «Un monde Avenir» note que le président de la République ne peut pas s’être rendu compte seulement en juin 2018 du «chevauchement» des opérations électorale prévues depuis cinq ans comme le prétexte sa correspondance du 13 juin dernier adressée au président du Sénat.

Selon cette ONG, il s’agit d’une «mauvaise interprétation de la loi, ensuite d’une situation liée à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest». En effet, dans une correspondance adressée au président du Sénat, le 13 juin 2018, Paul Biya demande de réunir le bureau afin de le consulter au sujet de la prorogation du mandat des députés pour une période d’un an, à compter du 29 octobre 2018.

«Un monde Avenir» et ses partenaires associatifs font observer au Chef de l’Etat que sa démarche auprès du parlement à 8 jours seulement du délai buttoir fixé pour la convocation du corps électoral, et alors que les parties prenantes sont déjà en préparation des scrutins depuis plusieurs mois, témoigne d’une gestion trop personnalisée du calendrier électoral par la présidence de la République, alors que le rôle en est dévolu à Elections Cameroon.

Dans sa déclaration relayée par Le Quotidien de l’Economie en kiosque le mercredi 20 juin 2018, l’ONG reconnait ne pas pouvoir faire le lien entre la cause du report évoquée par le président de la République (chevauchement des opérations électorales) et la cause prévue dans la constitution (crise grave). L’ONG considère «la démarche parcellaire du Chef de l’Etat auprès du Parlement comme une reconnaissance implicite de la gravité de la situation sécuritaire dans les zones anglophones du pays, mais seulement d’un point de vue électoral».

Pour «Un monde Avenir», l’acte présidentiel est tout à fait fondé à demander cette prorogation après consultation du président du Conseil constitutionnel et des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, d’après l’article 15 alinéa 4 de la Constitution. Cependant, nuance-t-elle, «parler de chevauchement des opérations électorales ne peut justifier la prorogation du mandat, alors que l’article 15 alinéa 4 de la Constitution parle de «crise grave».

Malheureusement, cette idée de prorogation intervient au moment où la nation entière attendait la convocation du corps électoral pour le renouvellement de cette Chambre au plus tard le 21 de ce mois de juin.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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