Cameroun : Le maire de Santchou, François Ngoubene, ancien payeur-percepteur à l’Ambassade du Cameroun aux États-Unis, sur la sellette

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Oct-2021 - 05h41   28741                      
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François Ngoubene Anonyme
L’ancien payeur-percepteur à l’ambassade du Cameroun aux États-Unis, élu maire de Santchou dans la Menoua (Ouest) en 2020, se retrouve au cœur d’une tragédie familiale.

«Le Maire de Santchou prend la justice en otage», titre le journal Le Zénith en date du 12 octobre 2021. Le tabloïd paraissant à Yaoundé fait état d’un certain nombre d’affaires «civiles et pénales impliquant François Ngoubene, ancien payeur-percepteur à l’ambassade du Cameroun aux États-Unis (1999-2014), élu maire de Santchou en Mars-Avril 2020».


De fait, précise cet organe de presse, la situation a viré à l’escalade avec la séparation du Maire de Santchou avec son épouse Mme Nken Marie Thérèse, mettant ainsi fin à un mariage de plus de 43 ans. Citant des sources judiciaires, Le Zénith raconte une scène qui s’est déroulée le jeudi 11 Janvier 2018, lorsque M. Ngoubene dépose une plainte près la Police Judiciaire (PJ) pour violences sur ascendant selon ses dires commis par deux de ses enfants sur ordre de son épouse». Ainsi, poursuit le journal, «la nouvelle que M. Ngoubene fut copieusement battu par ces membres de sa famille au point de dégringoler d’escaliers fit le tour de plusieurs cercles sociaux et familiaux, suscitant l’incompréhension de ceux qui avaient assisté à la véritable scène». A en croire le tabloïd, c’est en déposant cette plainte près la Police Judiciaire que l’ancien ancien payeur-percepteur à l’ambassade du Cameroun aux États-Unis a déclenché ce qui pourrait s’apparenter à une vendetta familiale.

En effet, dans la famille, faisant bloc autour de Mme Nken Marie Thérèse, nul ne fait plus mystère de ce que «M. Ngoubene, accompagné de la nommée Manda Linda Joëlle, sa concubine et cadre à Camtel qui, de sources dignes de foi se fait également appeler épouse Ngoubene alors que M. Ngoubene est marié sous le régime monogamique avec Dame Nken, fut encore vu, en grande forme, faisant un saut le lendemain 11 Janvier 2018 au domicile de son voisin».


 
La boîte de Pandore
Dès lors, M. Ngoubene aurait fait jouer la loi du plus fort pour mettre en difficulté sa propre famille. «Malgré l’apparente inaptitude de M. Ngoubene à donner des détails précis sur le déroulement des faits, la plainte fut enregistrée et des mandats furent promptement émis à l’encontre des membres de sa famille, relate le journal. M. Ngoubene obtint une exécution expéditive de ces mandats, et permettant et assistant à l’arrestation à grand convoi de son épouse le lendemain 12 Janvier 2018 à son domicile. À son grand désarroi, il ignorait apparemment que ses deux enfants aient prévu de retourner aux États-Unis le 11 Janvier 2018, le même jour de sa plainte en vêtement déchiré, et ne pouvaient donc pas être arrêtés avec leur mère».


Mais la situation commence à se retourner contre M. Ngoubene car «la Police Judiciaire au cours de l’affaire venait de découvrir qu’il était sans justification autorisé à percevoir plus de 1.5 millions de FCFA par mois malgré sa prise de retraite depuis 2014. Le redressement de cette incohérence à son profit à la suite de questions de la TT au Ministère des Finances sembla ramener M. Ngoubene à de meilleures dispositions quant à sa plainte fallacieuse contre sa femme dont il ne faisait vraisemblablement pas profiter de ces ressources cachées après sa prise de retraite», raconte le tabloïd.


Cependant, M. Ngoubene n’en démord pas. Le journal rapporte que par le biais de son avocat, il a déposé «une assignation à comparaître à l’attention de Mme Nken au domicile de la famille de cette dernière à Nsam, Yaoundé. Il prétend alors que son épouse aurait frauduleusement procédé à une donation entre vifs d’un bien immeuble sis à Odza, Yaoundé, dont elle détenait en bien propre le titre foncier, sans son autorisation écrite. Par voie de conséquence, il aurait requis l’immédiate annulation de ladite donation qui avait été finalisée des années auparavant au bénéfice des seuls 6 enfants de son ménage».


Et pourtant, poursuit le journal, «la juge statuant initialement sur l’action en nullité de donation, ne trouva aucune faute dans les actions de M. Ngoubene et ses représentants. L’action dénonçant cette  dissimulation de procédure au pénal finira par ne pas aboutir non plus», alors que M. Ngoubene et sa concubine ont été «vus et entendus par multiple témoins bruyamment exiger le départ des vigiles/gardiens, briser des scellés placés par les propriétaires sur les portes de l’immeuble, et essayer de forcer l’installation des locataires après perception anticipée de loyers malgré l‘absence de tout acte leur donnant de tels droits de propriété».


 
Menaces de mort
Des riverains du quartier Odza sont cités comme témoins dans les colonnes du tabloïd, s’agissant  «des déclarations en pleine rue de Mme Manda qui insistait que le bien serait bientôt le sien car une mort certaine de Mme Nken serait, selon elle, imminente». Toute chose qui fait que les enfants du couple, «dont certains sont désormais des citoyens américains, ont déjà à multiples reprises dû faire appel à la considération, information et assistance des autorités américaines, dont celles de représentants du Département d’État américain au sein de l’ambassade du pays au Cameroun, par crainte de la mise en péril, de leur vie et sécurité par leur père».


Et ce n’est pas tout. En septembre 2019, toujours selon le journal,  M. Ngoubene s’est mis en tête de commanditer une agression de son épouse en plein jour et devant témoins. «La présence de ces derniers, de preuves en images et d’attestations médicales de coups et blessures n’a visiblement pas suffi à permettre à Mme Nken d’oser espérer bénéficier du secours des forces de l’ordre de son pays, puisque cette affaire est demeurée sans suite apparente».


Qui plus est, estime le tabloïd, «la justice vient de prononcer le divorce aux torts exclusifs de Mme Nken, prenant à contrepied le ministère public. Cela confirme d’autant plus les appréhensions de Mme Nken qui n’ose même pas rendre de courtes visites à ses enfants aux États-Unis de crainte de perdre son domicile à Essos dont M. Ngoubene a suggéré qu’il n’hésiterait pas à en disposer.
Si laisse croire à «des décisions favorables uniquement à M. Ngoubene dans la kyrielle de cas encore à statuer dans les prochains jours», il reste que l’intéressé est concerné par des dossiers de détournement de milliards pendants au TCS.  Sans parler des affaires civiles devant le tribunal de Grande instance du Mfoundi.


Nos démarches pour avoir la réaction du Maire François Ngoubene, n’ont pas abouti.
 

Auteur:
Adeline ATANGANA
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