Cameroun: Le Préfet du Mfoundi suspend les Elus rebelles  de la Mairie de Yaoundé 6. Une décision qui prouve que les Chefs de terre sont toujours à la botte du Rdpc

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Jul-2017 - 11h53   14872                      
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Le Prefet Archives
Une décision à tête chercheuse du Préfet du Mfoundi confie la gestion de la Mairie de Yaoundé VI aux 3ème et 4ème adjoints au Maire.

Jacques Yoki Onana, élu Maire de la Commune de Yaoundé 6ème le 23 juin 2017 et ses deux adjoints à savoir Saint Eloi Bidoung, premier adjoint et Ghislain Kwayep Mbiada, deuxième adjoint, sont interdits d’exercer.  « Sur hautes instructions de Monsieur le Préfet du Département du Mfoundi, le Personnel de la Mairie de Yaoundé VI est informé que, en attendant l’issue de la crise électorale que connait notre Commune, seuls les 3ème et 4ème Adjoints au Maire sont habiletés à signer les actes de l’Etat-Civil. Il invite par ailleurs ledit personnel au stricte respect de ses instructions sous peine de sanctions disciplinaires»  écrit le Secrétaire général de la Mairie de Yaoundé 6ème dans un communiqué daté du 20 juillet 2017.

Le Communique (c) YDE 6

Ainsi, la suspension du Maire et de ses deux premiers adjoints est la conséquence des querelles survenues au mois de juin dernier pendant les élections d’un nouvel exécutif municipal dans l’arrondissement de Yaoundé 6ème  entre les militants d’une même formation politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

La hiérarchie de ce parti politique au pouvoir avait demandé à ses conseillers municipaux majoritaires de voter le Maire sortant Esther Effa et d’élire Jacques Yoki, Saint Eloi Bidoung, Ghislain Kwayep et Marcus Essomba, respectivement 1er, 2ème, 3ème et 4ème adjoint.  Cette consigne de vote a été rejetée par la majorité d’électeurs qui refusent désormais qu’on leur impose des dirigeants parachutés par la hiérarchie de leur parti politique. Les leaders des insoumis, Jacques Yoki Onana, Saint Eloi Bidoung et Ghislain Kwayep Mbiada avaient alors constitué une liste concurrente qui a été par la suite plébiscitée (39 voix) au détriment de celle conduite par Esther Effa (12 voix), la protégée de la hiérarchie du Rdpc dans le Mfoundi.

Prefet et Maire (c) Archives

Un affront  pour Gilbert Tsimi Evouna, le Chef de la délégation permanente départementale du Comité central du Rdpc pour le Mfoundi. Il a décidé de se venger en ouvrant d’abord une procédure disciplinaire à l’encontre de Jacques Yoki Onana, leader de la liste plébiscitée.  En date du mercredi 05 juillet 2017, Gilbert Tsimi Evouna a adressé une demande d’explication au nouveau Maire élu « pour indiscipline caractérisée ».

En attendant l’issue de ce bras de fer, le Préfet du Mfoudi, représentant local de la tutelle, a décidé paradoxalement de ne pas installer le nouvel exécutif.  Cette attitude du Chef de terre qui s’inspire d’une mésentente interne à un parti politique et non sur une éventuelle irrégularité des élections, est la preuve que plus d’un quart de siècle après l’instauration du multipartisme au Cameroun, plusieurs autorités administratives demeurent à la botte des dirigeants du Rdpc.

Auteur:
Adeline ATANGANA
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