Cameroun - Législatives et Municipales 2013: Paul Biya va investir les candidats du RDPC

Par GEORGES ALAIN BOYOMO | Correspondance
Yaoundé - 08-Jul-2013 - 17h21   50685                      
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L'option des primaires, réclamée avec insistance par une partie des militants, n'a pas été retenue.
Les expériences de 1997, 2002 et 2007 ne seront pas renouvelées. Vendredi, le Président national du Rdpc, Paul Biya, a fait la sourde oreille aux revendications des partisans des primaires, comme mode de désignation des candidats de ce parti aux élections législatives et municipales. «Conformément aux textes de base du parti, en l'occurrence l'article 23 des statuts, l'investiture des candidates et des candidats du Rdpc aux élections législatives et municipales, relèvera du comité central. Toutefois, fort des expériences du passé, leur désignation sera effectuée en liaison avec la base militante, à l'effet de favoriser l'émergence d'hommes, de femmes et de jeunes intègres, dynamiques et représentatifs, capables de susciter l'adhésion pleine et entière de l'électorat au projet de société pour un Cameroun émergent, porté par le Rdpc», écrit le champion du parti au pouvoir. D'après Paul Biya, la sélection des candidats du Rdpc se fera selon les exigences suivantes: «le parcours politique, l'expérience et l'engagement des militants, la contribution au rayonnement du parti et l'esprit de discipline, les services rendus au parti, la stature, la moralité, la crédibilité et la compétence, le loyalisme vis-à-vis des institutions républicaines, le respect des idéaux d'unité et d'intégration nationales». Du reste, les candidats à la candidature aux municipales et législatives sont tenus de produire, entre autres pièces exigées, les justificatifs des cotisations depuis 2007, une déclaration sur l'honneur qu'on n'est candidat que pour une élection (législative ou municipales) et l'état des services rendus au parti. Quatre commissions sont constituées pour faire le tri des candidats du Rdpc. La Commission communale, la Commission départementale, la Commission régionale et la Commission centrale de supervision. Au niveau des départements et des régions, une cellule collectera les listes de candidatures aux municipales et une autre s'occupera de la même tâche pour les législatives. Les membres des différentes commissions ont été désignés hier. Une réunion entre le Secrétariat général et les équipes qui descendront sur le terrain est prévue dans les prochaines heures avant le début de la réception des candidatures. La constitution des listes consensuelles sur la base des critères d'investiture doit se faire dans un délai de 72h. «Lorsque, en dépit de tout, le consensus n'est pas réalisé, la Commission recueille deux listes de candidatures au plus, qu'elle transmet à la Commission supérieure selon un ordre de préférence, sans panachage, assorties des observations utiles éventuelles et accompagnées de ses propres propositions de candidature», prescrit Paul Biya. «La participation à une Commission est incompatible avec la qualité de candidat aux élections législatives et municipales dans la circonscription électorale concernée», précise le Président national du Rdpc. Au bout des différents filtres, c'est Paul Biya qui décidera, en dernier ressort des 180 candidats du Rdpc aux législatives et des près de 10.000 candidats de ce parti aux 360 communes que compte le Cameroun. La Commission centrale de supervision est placée sous son autorité (il sera assisté du Sg du Comité central et de ses adjoints). Cette Commission «prépare le dossier des investitures et le soumet au Président national». C'est sa principale attribution. L'on suivra à la loupe le taux de renouvellement des députés (153) et des conseillers Rdpc (environ 9000) de la mandature finissante. Président de l'Assemblée nationale depuis 21 ans, Cavaye Yéguié Djibril sera-t-il investi par Paul Biya? Cela dit, si la stratégie choisit par le Rdpc aux sénatoriales, à savoir les investitures des candidats, a globalement bien fonctionné, on est fondé de dire que ce ne sera pas forcément le cas cette fois-ci. Le flot de candidats étant abondant et le consensus recherché plus ou moins improbable, les affrontements sous cape ou ciel ouvert des postulants seront légion. Il faudra alors compter, comme le souhaite Paul Biya, sur «l'esprit d'ouverture, la maturité politique, l'objectivité et la recherche du consensus» des équipes commises à la tâche. Il faudra aussi gérer l’après-investiture, fait de frustrations et de ressentiments, car, l'opposé des sénatoriales dont le collège électoral était quasiment acquis au Rdpc, le corps électoral pour les législatives et municipales est globalement flottant. Face à des adversaires coriaces dans certaines circonscriptions, le Rdpc payera à coup sûr, le prix de ses luttes intestines. source: mutations




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