Paul Biya va en principe reprendre du service demain lundi 27 juin, après un mois jour pour jour de vacances. Pendant son absence, l’un de ses anciens plus proches collaborateurs, Jean Marie Atangana Mebara a été condamné par le Tribunal criminel spécial à 25 ans d’emprisonnement fermes à la suite d’une accusation portant sur un détournement des fonds publics. Une somme estimée à plus de deux milliards de FCFA.

Avant ce verdict rendu le mercredi 22 juin 2016, l’ex-Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, avait déjà été condamné par deux fois, respectivement à 20 ans et 15 ans de prison fermes toujours pour des chefs d’accusation relatifs à des libertés prises avec les deniers publics.

Comme l’ancien bras droit de Paul Biya, plusieurs autres anciens barons du régime trentenaire de Biya sont incarcérés. Tous sont accusés de malversations financières. L’on estime à plus de 200 milliards de FCFA à recouvrer. Et depuis que l’opération Épervier a été lancée, moins de dix milliards de FCFA ont été récupérés.

Ainsi, une partie de l’opinion estime qu’il ne sait à rien de maintenir en détention pendant longtemps, voire à vie, les «grands voleurs de la République» alors que l’argent volé n’est pas retourné dans les caisses du Trésor public. Pendant que certains Camerounais demandent au Gouvernement de mettre beaucoup plus la pression dans les opérations de recouvrement des fonds détournés, d’autres invitent Paul Biya à s’inspirer du cas Karim Wade au Sénégal.

Dans la nuit du vendredi 24 juin 2016, Karim Wade est sorti libre de la prison de Rebeuss au Sénégal. Il y a passé environ trois ans. L’ex-ministre et fils d’Abdoulaye Wade, l’ancien Président sénégalais, condamné  pour enrichissement illicite, avait encore trois années à purger. Mais, il a bénéficié d’une grâce présidentielle.

Toutefois, dans un Communiqué publié par la présidence sénégalaise, il est précisé que la magnanimité de Macky Sall, l’actuel Chef de l’État du Sénégal, ne dispense pas Karim Wade  remboursement des fonds publics détournés. «Le Président de la République, par décret numéro 2016-880 du 24 juin 2016, a gracié Messieurs Karim Meissa Wade, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé. Il convient de préciser que cette mesure dispense seulement les condamnés de subir la peine d’emprisonnement restant à courir. Ainsi, les sanctions financières contenues dans la décision de justice du 23 mars 2015 et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent» indique le service de Communication de la Présidence sénégalaise. Faisable au Cameroun ?