Cameroun - Libération de Lydienne Eyoum: «Nous sommes en désaccord avec cette grâce présidentielle…», déclare Anicet Ekanè, militant du MANIDEM

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Jul-2016 - 08h24   51043                      
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Anicet Ekane, militant du MANIDEM Archives
La Nouvelle Expression du jeudi 7 juillet 2016 a recueilli la réaction d’Anicet Ekane, homme politique qui estime que la grâce présidentielle accordée à Me Eyoum «est une incitation à détourner les deniers publics adressés à tous ceux qui ont pu obtenir bon gré, mal gré la double nationalité».

Pour cet opposant politique, «la constitution donne cette prérogative au Chef de l’État. Elle est institutionnelle et ne peut pas s’éventer de cette considération morale, politique et civique. Nous sommes en désaccord avec cette grâce présidentielle, parce qu’elle ne correspond pas à l’orientation d’un pays comme le nôtre qui doit avoir vis-à-vis de ses ressortissants qui ont détourné de l’argent public».

«Il ya des milliers de Camerounais qui sont dans les prisons et qui souffrent de massacre, et qui ne bénéficient  pas d’une telle faveur consécutive au détournement de plusieurs millions de FCFA. Le pouvoir montre là qu’il est la merci des pressions de la France et des lobbies extérieures. Ici la Cour suprême a confirmé toutes les condamnations prononcées par la juridiction antérieure. On ne peut pas parler d’honoraire, comme l’a dit le chef de l’État. Il ne se fixe pas à des milliards de FCFA. Cela pose problème.

Il ajoute également que «des lois camerounaises ont consacré la filouterie institutionnelle parce que maintenant, plus le montant que vous avez détourné est important plus vous avez les chances d’être lâché. Avec la fameuse disposition qui consiste à rembourser et s’en aller.  Tous les jeunes camerounais qui n’ont pas d’avocat, et qui ont volé des millions de FCFA, s’ils ont la possibilité d’avoir la même disposition, cela confirme que cette justice est faite pour les riches, les plus nantis, et les pauvres n’ont que leur larme pour pleurer.  Au Cameroun, les lois sont comme les toits d’araignée ou les petites mouches passent à travers».

L’ancien président  du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM) explique que « Maitre Lydienne Eyoum n’a pas renoncé à sa nationalité camerounaise. Nous ne mettons pas en cause les pressions de la France. C’est normal qu’elle se démerde comme elle veut pour sauver ses ressortissants, mais ce n’est pas parce que  la France fait pression qu’il faut absolument céder, alors que le  Cameroun est dans ses droits. Ce que le chef de l’État a fait, c'est-à-dire en graciant maitre Lydienne,  est plus qu’une faveur».

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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