Cameroun - Liberté de la presse: Des journalistes de Canal 2 International tabassés par des agents de la mairie de Yaoundé 5, la chaîne ne décolère pas

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Apr-2021 - 06h57   5852                      
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Cameraman de Canal 2 molesté par DES agents communaux Anonyme
La colère de la chaîne privée est amplifiée par l’attitude du maire Augustin Bala, qui approuve l’acte de ses agents.

C’est une situation qui tombe alors que le Cameroun, de concert avec la communauté internationale, s’apprête à commémorer le 3 mai 2021, la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Une équipe de reportage de Canal 2 International a été passée à tabac par des agents de la commune de Yaoundé 5. La scène rocambolesque s’est produite hier 29 avril. Le tort de nos confrères, être partis couvrir une rixe qui opposait les agents communaux aux conducteurs de moto taxis.

«Des équipes de la télévision Canal 2 International ont été victimes collatérales de rixe opposant des agents de la commune de Yaoundé 5e et des conducteurs de moto taxi hier. Le cameraman de canal 2, Bertrand Tsasse, a été copieusement battu par les agents de la mairie. Sa caméra cassée et confisquée par les mêmes agents qui lui ont promis la mort, ainsi qu’aux autres membres de l’équipe, chauffeur et journalistes, indiquent des sources concordantes», peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Jour paru ce 30 avril.

A travers son rédacteur-en-chef délégué, la chaîne privée ne décolère pas. Surtout que le maire Augustin Bala a approuvé l’acte de ses agents.

«Je suis allé moi-même à la mairie m’enquérir de la situation, auprès des responsables trouvés sur place. J’ai moi-même échappé au lynchage. C’est la police, la vraie, qui m’a sorti des griffes de ces sauvages. Un officier de police m’a conseillé de contacter le maire. Ce que j’ai fait. Mais je n’étais pas au bout de ma déception. M. Augustin Bala m’a indiqué que ses agents étaient dans leur droit, accusant l’équipe de Canal 2 d’avoir rameuté la foule de conducteurs de motos déjà assagie après une journée de tumultes. J’en ai été dégoûté», s’indigne Rodrigue Tongue dans Le Jour.

Notre confrère se dit d’ailleurs surpris par l’attitude des agents de la mairie. «Pourtant mes reporters ont été professionnels. Une fois à la mairie, ils ont demandé après le maire qui leur a fait dire qu’il ne parlerait que plus tard… demain. Alors que l’équipe avait regagné la voiture de reportage, un agent de la mairie s’est porté volontaire pour un récit face camera. C’est durant le tournage que les agents qui servent de ‘‘police’’ municipale lui sont tombés dessus. Nous condamnons avec la dernière énergie cet acte odieux. Nous allons naturellement lui donner des suites judiciaires. Au pénal comme au civil», prévient Rodrigue Tongue.

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun, par la voix de son secrétaire national à la communication et aux alertes, Charles Ngah Nforgang, dénonce «cette barbarie inexplicable et appelle les journalistes à se tenir prêt pour le mot d’ordre qui sera incessamment lancé afin que cesse définitivement des voies de fait sur les hommes de médias».

Auteur:
Fred BIHINA
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