Cameroun - Liberté de la presse: Le REDHAC «condamne avec la dernière énergie l’enlèvement, séquestration et détention arbitraire du journaliste Éric Golf Kouatchou»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Apr-2020 - 12h34   2449                      
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Éric Golf Kouatchou archives
L’organisation de défense des droits de l’Homme a publié une déclaration au sujet de notre confrère interpellé le 2 avril 2020 à Douala.

Alors que la direction générale de Canal 2 International estime qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter, les réactions se multiplient au sujet de l’interpellation d’Éric Golf Kouatchou, le correspondant de la chaîne privée à Paris.

Dans une déclaration publiée ce 7 avril 2020, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC), «dénonce et condamne avec la dernière énergie l’enlèvement, séquestration et détention arbitraire» de notre confrère.

Après avoir rappelé les faits liés à  cette interpellation, l’organisation de défense des droits de l’Homme, que dirige Maximilienne Ngo Mbe,  «dénonce avec sa dernière énergie les intimidations des autorités administratives, qui se manifestent par les filatures, les écoutes téléphoniques, les enlèvements les menaces de mort, les arrestations et détentions arbitraires, des traitements inhumains et dégradants à l’encontre des journalistes et en particulier Éric Golf Kouatchou».

Aussi, le REDHAC demande-t-il «la libération immédiate et sans condition de celui-ci et la prise de mesures urgentes et efficaces en vue d’assurer sa protection physique et morale y compris celle de tous ses proches».

Ci-après, l’intégralité du communiqué:

Les faits:

Le 17 mars 2020, le journaliste Éric Golf Kouatchou, correspondant de la chaîne de télévision privée, Canal 2 Internationale à Paris qui vit en France, séjourne au Cameroun.

Le 02avril 2020, selon les sources, le journaliste Éric Golf Kouatchou, correspondant de la chaîne de télévision privée Canal 2 International à Paris a été enlevé à Douala par les éléments de l’unité spéciale de la police non identifiés et conduit vers une destination inconnue.

Il faut noter que, selon les rumeurs suite à l’enlèvement, le journaliste Éric Golf Kouatchou, correspondant de la chaîne de télévision privée Canal 2 International à Paris, est reproché par le gouvernement d’être celui qui a facilité l’entrée de l’activiste Calibri Calibro le 22 février 2020, au salon international de l’agriculture de Paris, qui a interpellé et questionné le Président de la République Française Emmanuel Macron sur sa position quant à la crise anglophone qui sévit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun.

De tout ce qui précède, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC)-dénonce avec sa dernière énergie les intimidations des autorités administratives, qui se manifeste par les filatures, les écoutes téléphoniques, les enlèvements les menaces de mort, les arrestations et détentions arbitraires, des traitements inhumains et dégradants à l’encontre des journalistes et en particulier Éric Golf Kouatchou;

D’après:

La Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples Article 6 «...Nul ne peut être arrêté ou détenu arbitrairement»;

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques Article 9 «...Nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraires. Nul ne peut être privé de sa liberté,...»;

-dénonce ces actes d’intimidations qui ne concourent pas à l'apaisement de la situation sociopolitique au Cameroun;

-s’insurge contre les enlèvements, arrestations et détentions arbitraires du journaliste Éric Golf Kouatchou;

-demande la libération immédiate et sans condition de celui-ci et la prise de mesures urgentes et efficaces en vue d’assurer sa protection physique et morale y compris celle de tous ses proches;

-apporte tout son soutien à tous les syndicats de journalistes et à tous les journalistes qui se battent avec peu de moyens afin d’informer les populations camerounaises.

Aussi, Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) recommande à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) d’exiger du Gouvernement Camerounais:

-le respect de l’article 9 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui stipule à ses al.1 et 2: Al.1 «Toute personne a droit à l’information»; Al.2 «Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions...»;

-le respect de la Déclaration de Principes sur la liberté d’expression de la CADHP plus précisément les parties XIII sur les mesures pénales et XV sur la protection des sources et autres documents journalistiques;

-la dépénalisation des délits de presse afin d’assurer la liberté d’expression conformément aux instruments régionaux librement ratifiés par le Cameroun.

Auteur:
Fred BIHINA
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