Cameroun - Littoral - Sénatoriales 2018: Comment les partis politiques sans conseillers municipaux font campagne?

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Mar-2018 - 13h16   6156                      
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Un Bureau de vote dans le Mayo Rey (2013) Peter KUM
Alors que le parti majoritaire (RDPC) contrôle la plupart des communes, les partis d’opposition disposant peu ou pas de conseillers municipaux mènent une campagne de rude épreuve pour convaincre.

A trois jours des sénatoriales, la campagne dans le Littoral bat son plein. Six partis politiques (RDPC, UNDP, UPC, ANDP, SDF, UDC) sont en lice et seront départagés par les 964 conseillers municipaux de la région. Sur le terrain, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti de la majorité mène une campagne sereine. Au dessus de la majorité absolue dans les conseils communaux de la région avec ses 776 conseillers, le RDPC est sûr de l’emporter. La hierarchie du parti a d’ailleurs affirmé qu’elle ne menagera aucun effort pour rafler les voix voire les conforter.

Du côté de l’opposition qui ne totalise que 250 conseillers municipaux dans la région, la campagne est plutôt compliquée. Si le SDF, l’UPC, l’UDC disposent quelques conseillers qui ne pourront pas à eux seuls leur permettre de remporter le scrutin, l’UNDP et l’ANDP n’en disposent pas du tout. Malgré ce handicap, l’opposition croit à la victoire. Selon Sam Mbaka, tête de liste UDC, une élection est certes une incertitude, mais les convictions ne sont pas les incertitudes. L’opposant fait du porte à porte pour défendre une vision, un projet et compte sur le bon sens des électeurs pour les convaincre. Même son de cloche chez Odile Moukouri. La candidate UPC dit avoir entrepris le dialogue avec des conseillers de tout bord politique pour leur expliquer le bien-fondé d’avoir un sénat coloré. De son côté, Victor Manga Dissake, tête de liste de l’UNDP, compte ratisser large les électeurs deçus par leurs partis pour esperer à la victoire.

Si le reservoir des voix fait defaut à l’opposition dans le Littoral, des observateurs s’interrogent sur l’opportunité de leur candidature dans la région. Tant il est vrai que le corps électoral des sénatoriales n’est constitué que des conseillers municipaux qui sont supposés obéir à l’idéologie et la ligne directive de leur parti. Pour Elimbi Lobè, conseiller municipal et ancien pensionnaire du SDF, rien ne peut logiquement expliquer qu'un parti qui n'a pas d'elus locaux dans une région puisse postuler aux sénatoriales. Car une telle démarche, analyse-t-il, est vouée à l'échec, si ce n'est des petits arrangements avec le parti majoritaire pour donner le cachet d'une election disputée, mais gagnée à l'avance. 

 

Auteur:
Frédéric NONOS
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