C’est un chantier désert qu’a visité le ministre Jean Claude Mbwentchou de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) le 7 juin dernier, sur le site de construction des 100 logements sociaux de Mile 5 Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Le ministre a été sidéré, face à l’évolution (16% de réalisation) de ce projet qui entre dans le cadre du plan d’urgence triennal (Planut) et l’absence des ouvriers sur le site. « J’étais ici le 29 mai 2017. Ce jour-là, le taux de réalisation était de 6%. Nous sommes le 7 juin 2018 soit plus d’un an après vous me parler de 16. Donc, en un an vous avez fait seulement 10%, c’est inadmissible » s’est offusqué le ministre. A 6 mois de la date butoir, les signaux sont au rouge. « Vous évoquez l’insécurité. Pourquoi le chantier voisin de l’hôpital de référence évolue ? » A déploré Jean Claude Mbwentchou à l’entreprise Marocaine de Btp Alliances, adjudicataire du marché de construction desdits logements sociaux.
Ces six derniers mois les ouvriers sont en grogne à cause des arriérés de salaires. Pour un marché initial de 5,6 milliards, l’entreprise Alliances a sous-traité à 2,5 milliard ledit marché, dénonce George Fon Tuma, responsable de l’entreprise AKA building Company SA. « c’est impossible de réaliser ce travail avec ce minable montant », dit-il. Surtout qu’au-delà des 100 logements sociaux, le cahier de charge prévoit également la construction entre autre sur le même site, d’une école primaire publique à cycle complet, des infrastructures sportives, de 2 blocks administratifs, d’un supermarché, d’un centre de santé, d’un poste de police et de gendarmerie sur une superficie de 2000m².
Face à cette situation, le ministre a instruit l’entreprise adjudicataire de recaler son planning dans une semaine. « Nous devons être plus strictes et plus regardant. Nous avons demandé au gouverneur d’avoir un œil vigilant sur l’équipe qui viendra ; une équipe qui doit être sédentaire», a instruit le ministre qui réfute la thèse la crise socio-politique qui sévit dans cette région comme la cause du reterad accusé.
Il est à noter que le délai contractuel court jusqu’en fin novembre 2018. Compte tenu du retard qu’accuse l’avancement des travaux sur le terrain, Jean Claude Mbwentchou a accordé 4 mois supplémentaires à l’entreprise adjudicataire pour livrer le marché. le nouveau délai de fin des travaux est prévu pour fin mars 2019.
Marie Louise SIMO