Cameroun - Lutte antiterroriste: Amnesty International dénonce la disparition forcée de 130 personnes dans l’Extrême-Nord

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Aug-2016 - 11h27   50925                      
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Des éléments de l'armée camerounaise Archives
Selon l’ONG internationale, les autorités camerounaises doivent révéler où se trouvent les 130 hommes et garçons toujours portés manquants 20 mois après leur arrestation durant une opération de répression contre des membres présumés de Boko Haram.

Amnesty International vient une fois de plus d’indexer le Camerounais dans ses pratiques dans le cadre de la lutte antiterroriste. En effet, à l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues, célébrée le mardi 30 août 2016, l’ONG a une nouvelle fois interpellé le Gouvernement camerounais à propos de 130 personnes disparues depuis leur arrestation en décembre 2014.

Selon Jeune Afrique qui rapporte cette information, «les autorités camerounaises doivent révéler où se trouvent les 130 hommes et garçons toujours portés manquants 20 mois après leur arrestation durant une opération de répression contre des membres présumés de Boko Haram», a déclaré Amnesty International. Le magazine rappelle que l’ONG internationale avait déjà interpellé le Gouvernement camerounais en décembre 2015, un an après l’arrestation, selon eux, d’au moins 200 hommes et garçons dans les villages de Magdeme et Doublé.

Les pouvoirs publics ont depuis affirmé avoir interpellé 70 membres présumés de Boko Haram, dont 25 sont décédés la nuit même et 45 ont été transférés à la prison de Maroua. Au moins 130 personnes seraient donc encore portées disparues. «Le fait que les autorités continuent de s’abstenir de révéler où ils se trouvent est insultant à l’égard des familles qui attendent depuis longtemps déjà de savoir ce qu’il est advenu de leurs proches (…) Le pays doit cesser d’utiliser son combat contre Boko Haram comme argument pour justifier les violations flagrantes des droits humains dont il est responsable», a déclaré Alioune Tine, directeur du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest.

Selon Jeune Afrique, Amnesty International a communiqué la liste complète des noms des disparus aux ministres camerounais de la Défense et de la Justice, ainsi qu’au responsable des opérations militaires dans le nord du pays. Les autorités ont dans la foulée annoncé qu’une enquête interne avait été ouverte au ministère de la Défense pour faire la lumière sur les événements. Celle-ci serait toujours en cours.

Au ministère de la Défense, l’on dénonce «un mauvais procès intenté à l’armée camerounaise, sur la base d’allégations qui tendent à dévoiler une volonté de nuire au Cameroun».

 

 

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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