Confrontées à une guerre indépendantiste depuis 2016, les deux régions anglophones du Nord-Oueste et Sud-Ouest du pays bénéficient du projet « Filets sociaux ». D’après Michelin Njoh, coordonnateur dudit projet au Cameroun, 6500 bénéficiaires ont été recensés dans les six communes des villes de Bamenda (Nord-Ouest) et de Limbé (Sud-Ouest). Ils ont commencé, précise-t-il, à bénéficier des transferts monétaires au cours du mois d’octobre 2020.

Ce projet qui cible les ménages les plus pauvres, vise à transférer 180 000 FCFA par an à chaque famille bénéficiaire, à raison de 30 000 FCFA tous les deux mois. Ces fonds leur permettent de subvenir aux besoins de base de la famille (scolarisation des enfants, soins de santé, alimentation, etc.) et de créer de petites activités génératrices de revenus.

En dehors des deux régions anglophones, le projet « Filets sociaux » va également bénéficier à 4000 ménages dans quatre régions (Adamaoua, Est, Nord, Extrême-Nord) pour un total de 10500 ménages. Le montant débloqué pour cette opération n’a pas été dévoilé. Défendant le Document d’orientation budgétaire (2021-2023) en juillet dernier à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances (MINFI), Louis Paul Motaze, avait indiqué que l’Etat va injecter 9 milliards de FCFA par an, de manière progressive à partir de 2020.

Il avait par ailleurs précisé que des négociations étaient en cours avec l’Agence française de développement (AFD), pour un financement d’environ 13,5 milliards de FCFA dans le cadre de l’appui budgétaire sectoriel pour le triennat 2020-2022, au titre du 3e Contrat de désendettement et développement (C2D). Le MINFI avait ajouté que ce financement viendra en dessus des fonds additionnels d’un montant de 60 millions de dollars (environ 35 milliards de FCFA) à injecter dans ce programme par la Banque mondiale.

Avec 13,43 milliards de FCFA représentant l’assiette des ressources transférées, le projet filets sociaux a financé en 2019, 40 000 ménages à travers le Cameroun dans 1200 villages, 64 quartiers et 35 communes. Le projet qui a été expérimenté avec succès entre 2013 et 2016 dans les communes de Soulédé-Roua (Extrême-Nord) et de Ndop (Nord-Ouest), s’étend désormais à tout le pays. Il compte trois programmes : un programme de transfert monétaire ordinaire sans condition (360 000 FCFA transférés à chaque bénéficiaire en 24 mois), un programme de transfert monétaire d’urgence (180 000 en 12 mois), et un programme de travaux à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO).