Cameroun - Lutte contre le COVID-19: L’Afrique résiste encore à «l’hécatombe», d’après le porte-parole de l’armée, Cyrille Serge Atonfack

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-Aug-2020 - 10h11   2695                      
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Colonel Cyrille Atonfack capture d'écran
Dans une de ses protubérantes chroniques, le Chef de la division de la Communication au ministère de la Défense constate que le continent tient encore sur ses deux jambes en dépit des sirènes prédictives de l’apocalypse, mais ne croit pas non plus que les Africains soient dotés de dispositions naturelles qui les épargnent de la catastrophe.

A la date du 9 août 2020, soit au lendemain d’une chronique du Chef de la division de la Communication au ministère de la Défense, le Capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack, sur la pandémie de Coronavirus et diffusée sur les antennes du poste national de la Cameroon Radio Television (CRTV) le samedi 8 août 2020, l’Afrique affiche 22 491 décès confirmés, 705 016 cas de guérison, pour un total de 1 022 084 de cas d’infection à la maladie. Le continent est beaucoup moins impacté que les autres continents, et l’on note une tendance de l’Afrique à résister au glaive de l’hécatombe, tel que relevé par le porte-parole de l’armée camerounaise.

Dans sa chronique, le Colonel Cyrille Serge Atonfack laisse poindre un satisfécit légitime de constater que le continent continue de tenir bon, alors que le pire lui était prédit. «Nul ne saurait nier le fait que le glaive de l’hécatombe promise à l’Afrique ne se décide toujours pas à s’abattre sur le continent, mais il n’est pas non plus avéré que les africains soient naturellement dotés d’une physiologie insensible au COVID», relève-t-il.

 

Voici l’intégralité de la chronique du Colonel Atonfack, produite le samedi 8 août 2020 :

COVID-19 : L’AFRIQUE RESISTE AU GLAIVE DE L’HECATOMBE

Pendant quelques temps, une infime lueur d’espoir aura été entretenue d’enfin parvenir à une irréversible régression de la pandémie à coronavirus. Mais après une apparente baisse de régime, qui à la réalité n’était qu’un repli stratégique, le COVID-19 est progressivement repassé à l’offensive. Au moins hors du Cameroun. Ce retour en force prédit de longue date par les sociétés savantes, n’est pas sans ajouter aux inquiétudes déjà nombreuses d’une race humaine aux abois. Car à l’allure saccadée où s’enchaînent confinements, déconfinements, reconfinements et autres mesures restrictives, il est fort à parier que les jours à venir seront déterminants dans l’issue de la bataille que l’humanité mène contre l’animalcule à la couronne.

Prises en étau entre les probabilités de disparition ou de survie, ballotées de ci-de là par les valses-hésitations tantôt rassurantes, tantôt désespérantes des scientifiques, des milliers de personnes continuent journellement d’être contaminées, et d’autres de mourir. Qui plus est, la campagne de mise à l’index de certains pays et classes d’âges pourrait faire croire que les autres seraient à l’abri du danger. Bien entendu, nul ne saurait nier le fait que le glaive de l’hécatombe promise à l’Afrique ne se décide toujours pas à s’abattre sur le continent, mais il n’est pas non plus avéré que les africains soient naturellement dotés d’une physiologie insensible au COVID.

Il y a d’ailleurs lieu de sévèrement s’interroger sur l’intentionnalité d’un tel discours incitant à l’inconséquence. Ne serait-il pas une diversion visant à nous faire baisser la garde, nous rendant ainsi vulnérables à la contre-offensive du COVID-19 ? Ce point de vue ne serait pas farfelu, ce d’autant que la pandémie en cours vient de révéler qu’en face du danger, des amis naguère si attachants, en arrivent à ne pas se vouloir que du bien.

Il reste qu’à force d’être servis à tous les temps et dans tous les modes, les ravages de la catastrophe au long cours en sont devenus d’une accablante banalité. Or, il ne s’agit justement pas de s’accommoder de la présence parmi nous de l’ennemi coronavirus, au point de ne plus y faire attention. Il ne s’agit pas de le prendre pour une affection dorénavant endémique, et dont on se prémunira au petit bonheur la chance. Au contraire, notre lucidité, notre instinct de survie, notre capacité de révolte sont autant interpellées que nos défenses immunitaires.

Parce qu’en dépit des avis de scientifiques préconisant la contagion du plus grand nombre, en vue de parvenir à une supposée immunité collective, chaque personne atteinte de la maladie à coronavirus demeure une sérieuse candidate à la mort. La guerre des traitements entre sommités de la médecine, ainsi que la guerre des vaccins que se livrent les firmes pharmaceutiques, devraient davantage nous maintenir en alerte sur la gravité de ce péril aux contours plus que ténébreux.

Et puis, la guerre au coronavirus est loin d’être seulement biologique. Elle porte aussi en soi, des germes de rivalités géoéconomiques et géopolitiques. Des enjeux planétaires qui paraissent bien loin au-dessus de l’entendement du commun des mortels.

Mais quoique complexe, le contrôle de la situation reste encore à portée de main. Par l’observance des mesures barrières d’hygiène et de distanciation sociale, nous pouvons porter un coup d’arrêt définitif à la progression de la pandémie. En ces occurrences à l’issue difficilement prédictible, ce serait faire preuve de patriotisme sanitaire. Une attitude qui peut se révéler salutaire.

Car, soit nous sommes perdants et le Cameroun en sort à jamais défiguré, soit nous l’emportons, et nous nous ménageons des chances de construire un monde meilleur.

Capitaine de Frégate Cyrille Serge ATONFACK GUEMO, Chef de Division de la Communication / MINDEF

Source : Prospective Nouvelle

 

 

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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