La région de l’Est Cameroun, est la deuxième région la plus touchée au Cameroun par le VIH-Sida. Les grands foyers de propension de la maladie répertoriés sont: GarouaBoulaï, une ville frontalière qui accueille plus de 50 mille réfugiés centrafricains, avec un taux de prévalence de 8,2%, largement plus élevé que la moyenne régionale qui est de 5,9%, Abong-Mbang et Messamena. « Dans ces localités respectives, 07 femmes contre 04 hommes sont déclarés malades pendant le dépistage » informe une autorité sanitaire de cette région. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 14 et 24 ans. Le Vih/Sida a déjà décimé plusieurs familles et continue de faire des ravages. « Actuellement, nous comptons environ 17 mille personnes vivant avec le Vih/Sida dans la région de l’Est », révèle une source interne au Groupe technique régional de lutte contre le sida. La même source précise que « dans cette région, les femmes sont plus vulnérable que les hommes ».
En 2017, 412 décès et près de 6000 nouvelles infections ont été enregistrés. « Avec la décentralisation de la prise en charge, l’Est compte à date 43 unités de prise en charge des personnes vivants avec le Vih/Sida », rassure Dr Aubin Nino Baleba, coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le Sida (GtrEst). Cette décentralisation intègre également le traitement. « Des associations sont mises à contribution en plus des formations sanitaires. Ils sont actuellement 800 patients qui sont pris en charge dans différentes associations », précise-t-il. Cette année encore, le dépistage a été accentué par l’acquisition de nouvelles unités mobiles de dépistage et l’accélération de la mise sous traitement via l’initiative « Test and treat ». On a également observé une amélioration de la prise en charge des personnes infectées. Dans ce registre, plus de 80% de femmes enceintes ayant suivies leurs grossesses connaissent leurs statuts sérologiques. « Dans la région de l’Est, la maladie a tendance à se féminiser avec un taux de prévalence de 24,3% chez les travailleuses de sexes 37,2% chez les homosexuels et 3,96% au sein de la population carcérale », apprend-on.
Cependant, beaucoup reste à faire pour parvenir à l’objectif de 90-90-90% fixé par Onusida, pour mettre un terme à cette pandémie à l’horizon 2020. Le gouvernement et ses partenaires au développement multiplient des stratégies pour limiter les ravages de cette maladie.
Marie Louise SIMO