Invité de l’émission «Actualité Hebdo» le dimanche 20 septembre 2020 sur la télévision nationale, la Cameroon Radio Television (CRTV), l’homme politique Jean-Jacques Ekindi, ancien opposant à Paul Biya et revenu naguère dans les rangs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), s’est prononcé sur les appels aux marches pacifiques lancés par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), avec pour ultime finalité de chasser le président de la République du pouvoir.
Le transfuge du Mouvement Progressiste (MP) s’offusque de savoir que les instigateurs de cette initiative, qui se présentent comme des forces pour le changement, la paix et la démocratie au Cameroun, prônent la résolution du conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par des appels à l’insurrection.
«Nous avons une insurrection dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Les gens meurent, on détruit des biens etc. et je crois savoir que ceux qui ont appelé à l’insurrection, demandent que le gouvernement résolve rapidement la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Comment peut-on imaginer soigner une insurrection par une autre insurrection. Non seulement c’est compliqué, mais c’est insensé. Il faut d’abord qu’on se consacre à résoudre les problèmes que nous avons», déplore l’ex «chasseur du lion».
Jean-Jacques Ekindi n’est d’ailleurs pas convaincu par la réussite de ce projet du MRC et ses alliés, car pour lui, il ne connaitra pas une adhésion spontanée du peuple. «Personne ne peut commander l’insurrection. Les plus habiles se mettent à la tête de l’insurrection, une fois qu’elle s’est déclenchée, mais on n’a jamais vu dans l’histoire quelqu’un se lever et dire je vous appelle à l’insurrection, et tout d’un coup, les gens sortir de partout pour faire l’insurrection. Ils espèrent que ça pourrait être une espèce de catalyseur», ajoute-t-il.
Lesdites marches sont programmées pour le mardi 22 septembre 2020, et depuis le week-end, différentes villes du pays sont fortement militarisées, avec la présence massive des forces de défense et de sécurité, pour tenter de dissuader les potentiels manifestants.