Cameroun - Manuels Scolaires: Sur 164 leçons d’histoire enseignées de la Sixième en Terminale, 32 sont consacrées à l’histoire du Cameroun

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Sep-2020 - 10h02   2756                      
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Monument de la Réunification à Yaoundé Archives
Dans son ouvrage intitulé «Le nationalisme camerounais dans les programmes et manuels d’histoire», l’auteur camerounais Etienne Segnou livre une étude sur la part du programme scolaire consacré au nationalisme camerounais.

Malgré quelques évolutions, les manuels scolaires continuent de vanter les bienfaits de la colonisation, occultant au passage les luttes menées par les nationalistes camerounais pour l’indépendance du pays.

Cette étude sur la part du programme scolaire consacré au nationalisme camerounais, de l’écrivain Etienne Segnou, s’appuie sur le programme officiel d’enseignement de 2001. «Sur 164 leçons d’histoire enseignées de la Sixième en Terminale, 32 sont consacrées à l’histoire du Cameroun (19,5%). Les 132 autres leçons (80,5%) sont consacrées à l’histoire des autres pays d’Afrique et à celle des pays du reste du monde. Par contre, sur les 164 leçons, seules 2 sont consacrées explicitement à l’étude du Nationalisme Camerounais, soit 1,82% des leçons», résume le quotidien Le Messager dans son édition en kiosque le 18 septembre 2020.

Dans l’enseignement supérieur, de la première année à la huitième année, les programmes comportent 65 matières. «Sur ces 65 matières, 6 renvoient à l’étude de l’histoire du Cameroun, soit 9,23% des matières, tandis que sur l’ensemble de toutes les 65 matières, une seule leçon se rapporte au Nationalisme Camerounais, soit un taux de représentativité de 1,5%. Mais cette leçon unique ne se rapporte au Nationalisme Camerounais que de façon implicite. Elle est en effet intitulée «La décolonisation du Cameroun». Ce qui est vague, car on peut seulement supposer que la lutte des nationalistes pour la décolonisation du Cameroun et la longue guerre qu’elle a entrainée pourraient être abordée par l’enseignant», peut-on lire.

D’après l’étude,  lorsqu’on évoque les nationalistes, on ne se réfère jamais à eux comme étant des héros, mais comme des «grandes figures de l’histoire du Cameroun». Parmi les raisons qui pourraient expliquer l’absence des héros indépendantistes camerounais dans les manuels scolaires, l’auteur évoque «le contrôle des livres scolaires par les éditeurs français».

 

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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