Cameroun - Marches annoncées du 22 Septembre/Célestin Djamen: «Il ne va se passer rien du tout (…) Il y aura plein de policiers dans les rues (…) On sait bien que la journée de marches, de manifestations annoncées, il y a des frais de mission, un budget qui est consacré à cela. (…) ça peut dépasser les 100 millions»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Sep-2020 - 17h48   10641                      
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Célestin Djamen, militant du MRC archives
Le militant du MRC soutient que les Camerounais ne sont pas psychologiquement prêts pour une révolution.

Célestin Djamen ne croit pas qu’il se passera quelque chose le 22 Septembre 2020 au Cameroun. Selon le militant mais dissident idéologique du MRC, la révolution annoncée par certains n’aura pas lieu. «Il ne va se passer rient du tout. La différence c’est qu’il y aura  plein de policiers dans les rues. Parce que je sais qu’on n’a pas encore atteint, nous peuples camerounais le stade ultime du sacrifice politique. Ça existe ailleurs, mais pour l’instant nous ne sommes pas encore là. Je ne sortirai pas pour manifester, ça c’est clair et net. Ça fait plus de 30 ans qu’on manifeste avec les mêmes stratégies qui échouent toujours. Parce qu’on n’a pas la bonne stratégie», a déclaré sur Radio Balafon ,ce 21 Septembre 2020, l’opposant.

Il explique que le courage et l’esprit de sacrifice manquent encore aux Camerounais. «Il y a une partie du peuple qui est encore inhibée par la peur. Le moment viendra, quand le peuple camerounais voudra  revendiquer ses droits, on ne le préviendra pas. Il ne préviendra pas non plus. Il n’y aura pas de date pour ça. Ce sera comme un ouragan qui va se lever, essayer de tout balayer sur son chemin», déclare l’ancien du SDF.

Pour lui, on ne saurait parler de révolution mais d’incitation à l’insurrection car le peuple n’est pas prêt à son avis. «On ne proclame pas une révolution encore moins une insurrection. On ne fixe pas la date d’une insurrection. Encore moins d’une révolution. L’insurrection populaire qui n’est pas interdite par la loi. Ce qui est interdit c’est  l’incitation à l’insurrection. Ce n’est pas la même chose. Inciter quelqu’un à faire quelque chose ce n’est pas la même chose que si le peuple tout entier se lève. On n’interpelle pas le peuple. Puisque le peuple est détenteur du pouvoir suprême. Quand on fait une révolution c’est une effusion. On ne prévient pas», justifie-t-il. «Il y a une partie du peuple qui est encore inhibée par la peur. Le moment viendra quand le peuple camerounais voudra  revendiquer ses droits, on ne le préviendra pas. Il ne préviendra pas non plus. Il n’y aura pas de date pour ça. Ce sera comme un ouragan qui va se lever, essayer de tout balayer sur son chemin», fait-il savoir.  

Pour ce qui est  du déploiement  des forces de défense et de sécurité massées dans les villes dans l’intention de contrer les manifestations annoncées,  il estime que la mesure est disproportionnée.  «Je crois qu’on en fait un peu trop. Vous savez que nous sommes au Cameroun et on sait bien que la journée de marches, de manifestations annoncées, il y a des frais de mission, un budget qui est consacré à cela. Je ne suis pas loin de penser que ça peut dépasser les 100 millions. ça rapporte beaucoup d’argent à l’armée de l’air, de terre, la police et la gendarmerie. C’est beaucoup  de frais de missions. Mais dans la réalité, je crois qu’on est en train de prendre un marteau pour tuer une mouche», compare-t-il.     

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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