Les premières réactions sont enregistrées à la suite des manifestations du mardi 22 septembre 2020 dans plusieurs grandes villes du pays, à l’appel de l’opposant Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
Au sein de ce parti, certains estiment que ces marches constituent un camouflet pour l’opposition camerounaise. C’est le cas de Célestin Djamen, secrétaire national en charge des Droits de l’Homme du MRC. «A Douala, Yaoundé, partout au Cameroun, si on m’avait écouté, on ne serait pas devant un échec aussi cuisant. Parce que c’est un flop», a-t-il déclaré mardi soir sur les antennes de Afrique Média télévision.
Ce militant que beaucoup de ses camarades qualifient de ‘‘dissident’’ affirme que les échecs se multiplient pour le parti de Maurice Kamto.
«Quand vous avez un, deux, trois, quatre, cinq flops, là c’est votre image, votre propre considération qui est mise en jeu. Vous sortez de la considération même des gens qui avaient de l’estime pour vous. Je me rends compte qu’aujourd’hui, même à Ndokoti (Douala), il y avait des benskineurs (conducteurs de mototaxis, NDLR) qui vaquaient à leur travail ordinaire», a ajouté le transfuge du SDF.
Djamen pense que l’opposition camerounaise doit faire son aggiornamento. «Je pense qu’à l’avenir, l’opposition doit être digne d’une opposition du 21è siècle, savoir-faire son aggiornamento, c’est-à-dire, savoir se remettre en cause. Et quand on n’observe pas ce principe simple, c’est la catastrophe», a-t-il fustigé.
Célestin Djamen avait participé aux marches du 26 janvier 2019. Blessé par balle, il avait été, comme plusieurs responsables du MRC, interpellé et écroué à la prison de Kondengui à Yaoundé. Sorti de prison en octobre, l’homme politique est devenu très critique vis-à-vis de sa propre formation politique suite à la décision de Maurice Kamto de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février 2020.