Les journalistes doivent-ils craindre de couvrir les manifestations interdites par les autorités ? Cela semble être le message envoyé à la presse camerounaise après les marches du 22 septembre 2020.
Ces rassemblements, initiés par l’opposant Maurice Kamto, avaient été interdits par le gouvernement. Aussi, les forces de l’ordre ont-elles dispersé, à travers jets d’eau et tirs de gaz lacrymogènes, les manifestants qui avaient tenté de braver l’interdiction à Yaoundé, la capitale.
Mais comme très souvent en pareille circonstance, manifestants et journalistes ont été mis dans le même panier. Rodrigue Ngassi, cameraman pour le compte de la chaîne privée Equinoxe Télévision a ainsi été violemment interpellé au quartier Etoudi, alors qu’il détenait son outil de travail et qu’il arborait une chasuble qui permettait de l’identifier.
Il sera ensuite conduit au commissariat du Central no1 de la ville. Et là, il subira des sévices abominables, comme l’atteste ce reportage diffusé par la chaîne qui l’emploie:
Le Groupe Equinoxe se réserve le droit de poursuivre en justice les auteurs de ces abus. L’entreprise rassure cependant qu’elle continuera à faire son travail dans le respect des règles d’éthique et de déontologie.