Le régime de Yaoundé est sur ses gardes depuis l’annonce par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et ses alliés, des manifestations pacifiques le 22 septembre 2020, en vue de contraindre Paul Biya à quitter le pouvoir. La riposte devrait être violente, à en témoigner par la forte escorte policière, et les barricades militaires qui jonchent les rues des différentes villes du pays.
Le ministère de la Défense est d’ailleurs sur le qui-vive et a mis en alerte ses éléments dans la perspective de ces marches. Le patron de ce ministère, Joseph Beti Assomo, a prescrit aux chefs d’Etats-majors de l’armée dans ses composantes (air, terre, mer) et au Secrétaire d’Etat à la Défense chargée de la Gendarmerie, Landry Galax Etoga, de «prendre des mesures sécuritaires préparatoires aux troubles à l’ordre public», lit-on dans un message porté du MINDEF daté du 18 septembre 2020.
Il demande par ailleurs de suspendre les congés et les permissions aux personnels des forces de défense et de sécurité, entre le lundi 21 et le jeudi 24 septembre 2020, période circonscrite pour des interventions répressives contre les manifestants. Les permissions ne pourraient être autorisées durant cette période qu’en cas de force majeure.
L’armée est quasiment sur le pied de guerre avec certains partis d’opposition hostiles au régime, sous la houlette du MRC de Maurice Kamto. Au sortir de ce week-end, plusieurs villes camerounaises sont déjà quadrillées par des soldats lourdement armés et prêts à intervenir incessamment.