Plus de 48 heures que la ville de Maroua, à l’Extrême-Nord du Cameroun, est coupée de N’Djamena, la capitale du Tchad. La conséquence de l’effondrement du pont de Pallar. L’ouvrage d’une longueur de 2 kilomètres a cédé sous l’effet des pluies diluviennes qui s’abattent depuis des jours sur la capitale régionale de l’Extrême-Nord.
Du coup, l’activité économique tourne au ralenti. Toutes les transactions commerciales sont coupées entre Maroua et N’Djamena. Ce qui n’est pas pour plaire aux jeunes qui vivent dans cette partie du pays. Dans un reportage diffusé le 1er septembre 2020 sur la chaîne privée Equinoxe Télévision, le président d’une association des jeunes du septentrion fustige un manque de considération des pouvoirs publics vis-à-vis des populations de la zone.
«On a pleuré l’année dernière à la même période le pont de Baoliwol à Maroua. Aujourd’hui, c’est le pont Pallar. Notre pays n’est pas un pays qui anticipe. On ne peut pas avoir la route nationale no1 qui n’est pas entretenue depuis des années», dénonce Aladji Aboubakar.
«Nous souhaitons que le gouvernement prenne ses responsabilités et prenne la région de l’Extrême-Nord et notre population au sérieux. Ce n’est pas normal qu’on nous connaisse seulement pendant les élections alors que le développement ne suit pas. L’Extrême-Nord est un bastion du RDPC, mais qui n’a pas bénéficié d’un seul kilomètre de route depuis 38 ans», tempête le jeune leader.
Cette sortie confirme l’idée d’un malaise entre le pouvoir de Yaoundé et les populations du Grand-Nord. Un malaise porté par le Mouvement ‘‘10 millions de nordistes’’ créé par le journaliste Guibaï Gatama.