Cameroun - Massacre de Kumba/François Marc Modzom (éditorialiste CRTV) tance des ONG et partis politiques: «Exploiter la détresse des familles endeuillées à des fins politiciennes est moralement intolérable»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 28-Oct-2020 - 09h00   6306                      
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François Marc Modzom archives
Le journaliste ne comprend pas les appels à une enquête indépendante face à un acte terroriste d’une cruauté inqualifiable.

L’actualité au Cameroun reste dominée par l’horrible tuerie des enfants dans une école à Kumba le 24 octobre 2020. Mais l’émotion semble progressivement céder la place à la polémique. Sur les responsabilités, les mesures à prendre et les positions des uns et des autres.

Dans une nouvelle chronique diffusée le 27 octobre à la CRTV Radio, François Marc Modzom fustige «les propos sibyllins ou même le silence suspect de certaines ONG ou formations politiques, pourtant habituées à s’ériger en championnes de la démocratie et de la défense des droits de la personne».

«Dans un délire dégoûtant», note-t-il, «elles pointent du doigt la non application de certaines résolutions d’ordre politique. Cela serait donc suffisant pour massacrer des enfants inoffensifs et innocents ! D’autres encore en appellent à une enquête indépendante, renvoyant dos-à-dos nos forces de défense et des terroristes primaires», s’irrite l’éditorialiste.

Pour le directeur délégué de l’Institut de Formation et de Conservation du Patrimoine Audiovisuel, l’école de formation de la CRTV, cette attitude constitue «un outrage à la Nation. Sous d’autres cieux, cela vaudrait interdiction pure et simple d’exercer sur le territoire national», peste le journaliste.

L’ancien rédacteur-en-chef du Poste National fait notamment remarquer qu’«il y a des limites à ne pas franchir en démocratie. Exploiter la détresse des familles endeuillées à des fins politiciennes est moralement intolérable. Les temps sont au recueillement… Toute personne normale en ce moment dissimulerait ses calculs mesquins pour laisser émerger un tant soit peu d’humanisme», soutient M. Modzom.

Pour finir, notre confrère indique que «les joutes politiques reprendront bien un jour. Ce jour-là, il n’y aura pas le sang frais de nos enfants sur le sol d’une salle de classe, à Kumba ou ailleurs, tués par une horde de terroristes sans vergogne».

 

 

Auteur:
Fred BIHINA
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