Près d’une semaine après, l’émotion demeure vive à Kumba. C’est cette ville, chef-lieu du département de la Mémé, région du Sud-Ouest, qui a vécu l’horreur le 24 octobre 2020.

Un commando d’environ 10 hommes, armés de fusils et de machettes, a fait irruption au Mother Francisca International Bilingual Academy où des enfants étaient en classe. Ils ont ouvert le feu et fait usage de leurs machettes. Le bilan de cette barbarie fait état de 7 petits écoliers tués et plus de 10 autres blessés.

Suite à l’onde de choc, plusieurs centaines de femmes à travers le pays, ont initié des marches de recueillement, demandant le retour de la paix dans les régions anglophones et la fin des tueries. Au Sud-Ouest, l’une des deux régions en crise, ces femmes sont allées rencontrer le gouverneur Bernard Okalia Bilaï.

Tout en les consolant, le patron de la région leur a demandé «d’arrêter de couvrir» les terroristes, insistant sur le fait que ce sont «vos enfants». En réaction, les femmes ont répondu en cœur qu’elles ne connaissent et ne couvrent pas les membres des bandes armées.

Cet échange traduit toute la complexité du conflit armé en zone anglophone. Alors que les autorités accusent les populations de protéger les terroristes, celles-ci nient en bloc, parfois par peur de représailles. Car, toutes les personnes convaincues ou simplement soupçonnées de collaborer avec les autorités sont systématiquement tuées par les groupes armés.