Cameroun - Maurice Kamto réagit aux émeutes de Sangmelima: «Rien ne peut justifier un tel déchaînement de violence haineuse contre des communautés ciblées»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Oct-2019 - 04h05   10192                      
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Maurice Kamto et ses proches Archives
Le leader du MRC pense que ces incidents interpellent sur l’urgence de construire une réelle volonté de vivre-ensemble entre Camerounais.

Le président national du MRC, Maurice Kamto, juste sorti de prison, a réagi aux émeutes des 9 et 10 octobre 2019 dans la ville de Sangmelima au Sud du pays.

Dans une déclaration signée le 13 octobre, l’homme politique adresse ses condoléances à la famille du jeune conducteur de moto, dont l’assassinat a été à l’origine des incidents. Il demande notamment qu’une enquête soit ouverte et que «le (s) coupable (s) soi(en)t sévèrement puni (s)».

Le dauphin de Paul Biya à l’élection présidentielle du 7 octobre 2019 regrette ensuite que ce meurtre ait donné lieu à des émeutes à caractère ethnique.

«Les émeutes de Sangmelima sont d’autant plus choquantes qu’elles ont un caractère ethno-communautaire. Elles ont en effet, visé les communautés dites Bamoun, Bamiléké et du septentrion. Elles se sont déroulées pendant deux jours sous le regard passif des forces de sécurité et face à des autorités administratives inefficaces ou dépassées», dénonce l’opposant.

Selon le Pr Kamto, «rien ne peut justifier un tel déchaînement de violence haineuse contre des communautés ciblées». Il fait remarquer que «si chaque crime sur un individu devait entraîner partout des représailles envers la communauté dont est originaire son auteur, notre pays serait à feu et à sang».

Pour l’avocat, les émeutes de Sangmelima interpellent sur l’urgence de mettre sur pied les fondements d’un véritable sentiment d’appartenance à une même nation.

«Cette situation, dit-il, rappelle combien les Camerounais ne se font plus confiance, mais plus grave, ils perdent le sentiment d’appartenance à une même nation et de partage d’une communauté de destin».

Enfin, Maurice Kamto exhorte les forces vives du pays à «trouver la forme d’organisation appropriée en vue d’aborder, sans passion, la question du tribalisme au Cameroun», qui de son avis, «constitue une des plus graves menaces existentielles pour notre pays».

Voici l’intégralité de la déclaration:

 

 

 

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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