Cameroun - Maurice Kamto revient sur son arrestation: «Il y avait une volonté manifeste de nous humilier… Nous avons dû faire sur nous nos besoins naturels»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 02-Dec-2019 - 20h30   10263                      
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Maurice Kamto capture d'écran
Invité de l’émission «La vérité en Face» sur Equinoxe télévision le 1er décembre 2019, le président du MRC est revenu pour la première fois, sur les conditions de son arrestation à Douala le 28 janvier de l’année en cours.

L’opposant Maurice Kamto et ses partisans, Albert Dzongang, Christian Penda Ekoka et Célestin Djamen ont été arrêtés le 28 janvier 2019 à Douala et transférés dans la foulée à Yaoundé.

Pour la première fois, depuis sa sortie de prison, le leader du MRC est revenu sur les conditions de cette arrestation qui intervenait deux jours après des manifestations tenues par le parti dans plusieurs villes du pays.

«Nous étions chez notre allié, (M. Dzongang, NDLR) au quartier Ndogbong. On avait pris le déjeuner ensemble et on s’apprêtait à prendre la route pour rentrer sur Yaoundé. Albert Dzongang est sorti à un moment et est revenu nous dire que la maison est encerclée par les forces de l’ordre… A un moment donné, les policiers sont entrés en force avec à leur tête le délégué régional de la Sûreté Nationale du Littoral, le commissaire divisionnaire Essogo», narre le dauphin de Paul Biya à la dernière présidentielle.

Il affirme avoir été marqué par la propagation rapide de la nouvelle. «Plusieurs personnes sont arrivées, sans doute des curieux et des patients. Et à chaque fois, on les a poussées dans la concession de M. Dzongang. Ce qui fait que certaines personnes arrêtées ce jour-là et amenées avec nous à Yaoundé, ne comprenaient pas ce qui leur arrivaient parce qu’elles n’avaient rien à voir. Ces gens n’étaient même pas militants ou sympathisants du MRC. Certains étaient de simples travailleurs qui revenaient de leur travail et d’autres étaient le personnel de maison de M. Dzongang», a-t-il indiqué.

«L’autorité policière est rentrée avec une intention manifeste de nous humiliés. Parce qu’on entre, on dit, ‘‘Monsieur Kamto est où puisque je m’étais étendu un peu avant de prendre la route. On frappe et aussitôt, j’ouvre la porte. Il (le commissaire Essogo, NDLR) parle à quelqu’un qu’il appelait excellence. Il dit ‘‘voilà, on l’a eu, il se cachait sous le lit comme une souris’’», a-t-il poursuivi.

Ils ont ensuite été conduits à la direction régionale de la police judiciaire à Douala, avant d’être transférés dans un pick-up à Yaoundé.

«Nous sommes transférés menottés. M. Djamen qui était blessé, avait du mal à se déplacer, devait être trainé et placé dans un pick-up où nous étions tous serrés à trois sur les sièges avant, prévus pour deux… Chemin faisant, nous sommes interpellés par des besoins naturels. Je n’ai aucune honte de dire à mes compatriotes camerounais que nous avons dû faire sur nous-mêmes nos besoins naturels», a raconté l’homme politique.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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