Cameroun - Message: Calixthe Beyala appelle les Camerounais à se pardonner mutuellement et «à oublier ce qui doit l’être»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Apr-2019 - 17h53   8040                      
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Calixthe Beyala Archives
L’écrivain s’inspire de l’acte de l’artiste Longue Longue pour suggérer cette démarche qui selon elle est seule susceptible de faire évoluer le pays.

Calixthe Beyala dépose-t-elle les armes ? La question se justifie lorsque l’on parcourt une publication faite sur son compte Facebook le 21 avril 2019. L’écrivaine qui nous a servi  ces derniers mois sur la toile le spectacle d’affrontements épiques avec les militants et sympathisants du MRC appelle au pardon. Dans son post intitulé « Le pardon de Longue Longue : un geste que tout bon camerounais se doit d'imiter dans les prochains jours », exhorte ses compatriotes à se pardonner mutuellement. « Oui, demander pardon à ceux qu'on a blessé, offensé, n'est pas en soi une faiblesse, mais une force. Ces derniers mois, nous nous sommes blessés les uns les autres, par des paroles, par des actes qui offensent les autres notamment à travers les réseaux sociaux. Nous avons tous à minima ou au maximum (mais peu importe) amplifié des sentiments aussi mauvais que le tribalisme, la jalousie et la haine. Oui, nous nous sommes auto-flagellés ; nous nous sommes mutilés parce qu'insulter notre Nation ainsi que les personnalités qui font notre fierté ne nous grandit pas, tout au contraire, nous nous sommes rabaissés. Ces derniers mois, nous avons traîné nos idoles et nos symboles dans la boue, embourbant ainsi notre identité. Nous avons couvert la terre de nos ancêtres d'une souillure si tenace que nous mettrons quelques décennies à la nettoyer », rappelle l’auteure à succès.

Calixthe Beyala déplore le fait que son pays « si grand, si fier a subi l'assaut atroce de ses propres enfants ». Elle constate que « nous avons donné de nous, une image si laide ! ». Pour elle les Camerounais gagneraient tous à se donner la main, à oublier ce qui doit l'être, à se tourner résolument vers l'avenir, « le soleil au cœur ». La romancière réclame pour cela « une petite dose d'humilité, un zeste de bon sens... » Et d’exhorter : « allons pardon mes frères, pardon mes sœurs ». Calixthe Beyala souhaite l’unité du peuple camerounais, seule selon elle, en mesure de favoriser l’érection d' « une nation plus grande encore ».

Les prochaines sorties de la lauréate du Grand Prix littéraire d'Afrique noire 1994 sur la toile permettront de savoir si elle s'est résolument inscrute dans la logique du pardon et de l'apaisement.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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