Aucun cas lié au Covid-19 n’a encore été enregistré dans la partie septentrionale du Cameroun. Cependant, à la suite des mesures restrictives prises par le gouvernement pour limiter la propagation de ce virus à travers le pays, les dignitaires religieux des villes de Ngaoundéré (Adamaoua), Garoua (Nord) et Maroua (Extrême-Nord) ont procédé à la suspension des prières collectives du vendredi dans les grandes mosquées.

«De manière exceptionnelle, les prières collectives de vendredi sont suspendues dans toutes les mosquées jusqu’à nouvel ordre de même que la fréquentation de toutes les écoles coraniques», a indiqué Mohamadou Hayatou Issa, lamido de Ngaoundéré, dans un communiqué.

Par contre, «les mosquées demeurent ouvertes pour l’accomplissement des prières quotidiennes». Aussi, «les rassemblements de plus de 50 personnes dans toutes les mosquées sont strictement interdits et les fidèles qui y accèdent doivent impérativement garder un écart de sécurité de plus d’un mètre entre eux. Il demeure également attendu que tout fidèle se rendant à une prière collective dans une mosquée devra se munir de son tapis ou natte personnelle», a-t-il précisé.

A Maroua dans la région de l’Extrême-Nord, «le lamido Bakari Bouba n’a pas dérogé à la règle. Jeudi dernier (2 avril 2020 NDLR), il a organisé une réunion avec ses notables et chefs religieux afin de prendre une série de sept mesures. Son communiqué est sans appel. Les mosquées de vendredi et des quartiers seront fermées jusqu’à nouvel ordre», lit-on dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 7 avril 2020.

Toutefois, ces mesures prisent par les chefs religieux ne font pas l’unanimité chez certains oulémas et autres fidèles de la communauté musulmane dans cette partie du pays. Si certains saluent ces décisions, qui visent à barrer la voie au Coronavirus, d’autres par contre estiment qu’elles sont incompréhensibles.

«On ne comprend pas que les prières du culte musulman soient suspendues par le lamido alors que la maladie n’est pas arrivée dans notre région. Les autres religions ne l’ont pas fait d’ailleurs», confie Ahmadou, fidèle musulman à Maroua dans les colonnes du journal.

Signe du rejet de ces mesures, une violente altercation a opposé les fidèles musulmans, qui rejettent les mesures imposées, aux forces de maintien de l’ordre à Mayo-Oulo, département du Mayo-Louti, dans la région du Nord, rapporte le journal.