Cameroun - Minorités sexuelles: Le comité Idaho France, une ONG qui lutte contre l’homophobie, rapporte l’assassinat de plusieurs homosexuels au Cameroun ces 15 derniers jours

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Feb-2021 - 13h49   2418                      
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Le centre-ville de Yaoundé archives
Trois meurtres ont été perpétrés ces dernières deux semaines.

Ces dernières semaines au Cameroun, l’homosexualité, qui est pourtant un délit puni de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement, meuble les débats dans les réseaux sociaux. Le sujet le plus abordé est l’arrestation le 8 février 2021, du célèbre transgenre camerounais Shakiro et de son ami Patricia. Les deux hommes qui assument ouvertement leur orientation sexuelle, ont été interpellés dans un restaurant à Douala. Accusés d’homosexualité, d’outrage privé à la pudeur et de défaut de carte nationale d’identité, ils séjournent actuellement à la prison de New Bell. Ils vont comparaitre le 10 mars 2021 devant une juridiction compétente.

Dans un environnement très hostile et fondamentalement homophobe, les deux accusés ont pourtant reçu le soutien public de plusieurs personnalités telles que le lanceur d’alertes et activiste Boris Bertolt, les artistes Valsero et Mani Bella. Cette dernière a tout de même été obligée de se raviser après avoir subi une flopée d’insultes et de menaces de ses fans. Certaines ONG comme le Comité Idaho France qui lutte contre l’homophobie et la transphobie se sont également saisies de ce dossier. L’antenne locale de cette association dresse d’ailleurs un bilan sombre de la situation des homosexuels au Cameroun. À en croire cette dernière, 3 personnes homosexuelles ont été tuées en l’espace de 15 jours au Cameroun, dont un couple à Yaoundé et un homme à Douala.

«Il n’y a aucune information qui circule. Aucun média local n’en parle. Nous savons ce qu’il se passe car nous sommes alertés par des réseaux associatifs et des militants LGBT qui nous font remonter ces affaires. À l’heure actuelle, il y a un regain d’homophobie en Afrique et particulièrement au Cameroun. À cause de la pandémie de Covid-19, les homosexuels sont obligés d’être dans leur famille et ne peuvent plus avoir de vie privée. Les choses se savent plus facilement», explique Alexandre Marcel, le président du Comité Idaho France.

L’information n’est cependant pas confirmée par l’avocate et militante pour les droits des homosexuels, Maitre Alice Nkom. Elle ne doute cependant pas que de tels actes peuvent être perpétrés au Cameroun. D’ailleurs, la septuagénaire croit savoir que cela est surtout dû à un système policier et ultra-répressif.

«Cela n’évoluera pas tant qu’il n’y aura pas un minimum de démocratie et de respect des valeurs des droits de l’Homme. Quand le pouvoir est entre les mains d’une seule personne et que la séparation des pouvoir est un leurre, il faut bien détourner l’attention des populations sur quelque chose. Les homosexuels sont une cible toute trouvée», a-t-elle confié à France 24.

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
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