Pour sa Majesté Biloa Effa sa libération corporelle le 17 juillet 2019 «ne saurait être une source de joie après 47 jours passés en prison sans mandat de détention provisoire, mais juste par une décision de garde à vue administrative signée par le gouverneur de la région du Centre».
«Et je voudrais d’ailleurs demander à tout militants, sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, embastillé pour la cause, qu’il ne soit point triomphaliste car ce n’est pas une victoire. Notre plus grand souhait n’est pas notre liberté corporelle, mais notre combat vise la libération de tout notre peuple», ajoute-t-il dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du 19 juillet 2019.
Le chef traditionnel est très amer au sujet de leurs conditions de détention qui étaient «exécrables, inhumaines et inacceptables». Mais ces conditions lui ont permis «de vivre aussi l’univers carcéral». «Nous sommes une formation politique qui a vocation à gouverner et c’est un ensemble de choses sur lesquelles nous devons mettre un accent. Une maison d’arrêt ne saurait être un espace d’effroi. Ma santé s’est dégradée. Quand on vit dans un cadre réduit et qu’on dort dans une pièce avec deux, trois ou quatre autres personnes ce n’est pas confortable», soutient le conseiller spécial du leader du MRC.
Malgré ces épreuves, sa Majesté Biloa Effa refuse d’abandonner le combat. «Renoncer à mes principes et à l’idéologie du MRC ne traverserait en aucune façon mon esprit. J’aimerais dire, si même j’avais en cœur la plus petite idée de recul, ce passage n’a fait que me conforter pour ma position d’aller de l’avant dans mon combat pour la liberté. Donc, s’il y avait à recommencer, je recommencerais. Je ne peux pas vous dérouler nos stratégies», confie-t-il.
Aux militants qui sont encore détenus à la prison de Kondengui, il leur demande d’être courageux. «Je ne me glorifie pas d’être à l’extérieur pendant qu’ils sont encore en prison. Encore que je n’ai pas demandé d’être libéré. Mon plus grand souhait était que nous sortions tous d’ici et que le dialogue inclusif que nous réclamons depuis des années se tienne; ce dialogue devra nous permettre d’éviter les massacres de nos populations civiles, des forces armées et forces de maintien de l’ordre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. J’ai la profonde conviction que notre bataille trouveras un sens», lance l’autorité traditionnelle.