Cameroun - Musique: Lapiro de Mbanga, Valséro… Ces artistes qui ont défié le régime de Paul Biya

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 13-Oct-2019 - 22h42   5889                      
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Lapiro de Mbanga archives
Dans son édition en kiosque ce 11 octobre 2019, le quotidien Le Jour dresse le portrait de quelques artistes musiciens engagés.

En 1989, Lapiro de Mbanga, alias «Ndinga Man», met sur le marché le titre «Mimba Wi». Un morceau qui «s’attaque frontalement à la gestion brutale du délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé, Basile Emah».

Ce sera alors le début d’une «véritable croisade contre la marginalisation, l’injustice et les abus de pouvoir que ce chanteur a admirablement dénoncé durant sa riche carrière. Un engagement entier et total aux cotés des plus faibles qui a poussé le chanteur à franchir le Rubicon pour enjamber le mode incertain de la politique. Erreur fatale qui permit au pouvoir de le piéger pour ensuite l’emprisonner sous de fallacieux prétextes. Le virtuose mourut esseulé dans son exil américain laissant respirer un régime qui s’était employé à le discréditer, à le broyer», peut-on  lire dans les colonnes du journal.

Si  Lapiro de Mbanga n’est plus là, Gaston Abe (général Valséro) est considéré aujourd’hui comme le digne héritier de «Ndinga Man».  Il n’a même pas «30 ans quand il se fend d’une «Lettre au Président» qui rentrera dans l’histoire comme l’un des textes engagés les plus aboutis de l’univers musical camerounais».

On découvre alors,  «un rappeur courageux à la limite de la témérité qui s’indigne de la dégénérescence d’une jeunesse aux oubliettes avant de moquer «les Synergies de M…» de dame Chantal. Et de railler l’effigie de Paul Biya lors d’un concert mémorable au Palais des Sports de Yaoundé. Valsero a bien remis ça dans plusieurs autres titres où il enrage contre la sclérose gouvernementale et la dépravation des mœurs dans une société en mal de repères. Sans connaitre le même succès musical, l’homme s’affirme aujourd’hui comme un leader d’opinion qui compte (il mène plusieurs mouvement citoyens) et en appelle ouvertement au départ du président Biya».

D’autres artistes ont également  tenté à travers leurs chansons, de dénoncer les tares du régime de Yaoundé avant de se rebiffer. C’est le cas de Sala Bekono avec son titre «Mot Nnam». Selon des observateurs, cette chanson était clairement «un réquisitoire contre la gouvernance de Paul Biya».  Malheureusement, «trop frêle pour ce dur combat, Sala Bekono rendit les armes avant même d’être rentré dans l’arène. Il était trop happé par les vicissitudes d’un quotidien qui ne laissait point de place aux velléités homériques. Sans doute apeuré, l’auteur s’était rebiffé», lit-on.

Notre confrère cite également «Petit Pays». Mais,  l’auteur du titre «Janea; même les chefs d’Etat meurent» est considéré comme le «maitre de l’esquisse artistique, trop soucieux de ses intérêts économiques, Petit Pays n’est définitivement pas Fela. Il ne se mouillera jamais plus que de raison. Il a même fait des émules dans son registre si particulier».

Et puis, dans le registre des artistes «versatiles», le journal évoque le cas Longue Longue. Un artiste «aussi courageux que loufoque», relève le journal.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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