Cameroun - Musique: Le directeur de TV5 Monde, Yves Bigot, rend hommage à Manu Dibango

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Apr-2020 - 14h31   2683                      
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Manu Dibango Liberation
L’un des premiers producteurs du célèbre saxophoniste camerounais, décédé le 24 mars 2020 à Paris, a exprimé sa tristesse dans un texte publié dans le journal Le Jour édition du 6 avril 2020.

Plusieurs jours après la mort du célèbre saxophoniste camerounais, Manu Dibango, le directeur de TV5 Monde, la chaîne de télévision généraliste francophone internationale, Yves Bigot a tenu à rendre hommage à celui qu’il considérait comme son «grand-frère».

«Je suis infiniment triste d’avoir perdu mon grand-frère, Manu Dibango, géant de la musique du XXème siècle qui s’apprêtait, de retour d’une tournée au Japon et en Nouvelle-Calédonie, à enregistrer un album de duos de balafons chromatiques, avant de succomber, au petit matin du 24 mars, du COVID-19», écrit-il.

Il retrace ensuite la naissance du concept «Wakafrika», porté avec succès par Manu Dibango. «J’étais depuis une dizaine de jours le patron de sa maison de disques, et lors d’un petit-déjeuner aux Francofolies, je lui ai proposé le concept de ce qui deviendra Wakafrika: l’album panafricain qu’il était le seul à pouvoir fédérer, premier musicien africain en Europe, première star africaine aux Etats-Unis avec «Soul Makossa», pillé par Michael Jackson pour «Wanna Be Startin’ Somethin’», un des tubes de Thriller, l’album le plus vendu de tous les temps».

L’idée consistait, poursuit le directeur de TV5 Monde, «à réinterpréter des classiques africains («Jingo» «Pata Pata», «Wimoweh») ou dérivés («Biko», «Homeless»), en invitant ses héritiers de tout le continent à le faire avec lui. Aucun n’a refusé».

«Je suis tellement fier de cet album, longtemps classé en tête des ventes World Music en Amérique. Deux ans après, j’ai emmené Manu dans un autre retour vers le futur: la réédition de ses enregistrements d’afro-funk des années 60 et du début des 70, accompagnés de ses principaux succès internationaux sur African Soul: The Very Best of Manu Dibango, autre sortie mondiale», ajoute Yves Bigot.

Depuis lors, les deux hommes ne se sont plus jamais quittés, «ni même quand je suis parti diriger la télévision belge, à Bruxelles où il avait débuté sa carrière de musicien professionnel. Et puis, bien sûr, quand je suis arrivé à TV5 MONDE, nous nous ne sommes plus quittés».

La dernière fois où nous nous sommes vus, c’était en décembre. Il m’avait donné rendez-vous au Canon de la Nation où il avait ses habitudes. Ponctuel comme toujours, avec un grand manteau et une casquette pour se protéger du froid. Nous y avons passé près de quatre heures passionnantes, pour une très longue interview dont j’avais l’intention de faire la base d’une biographie que j’entends plus que jamais lui consacrer. En se quittant, à la camerounaise, on s’est dit «on est ensemble». Pour toujours…, peut-on lire.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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