D’après le ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), le Cameroun compte actuellement 318 partis politiques. Pour l’enseignant de Science Politique à l’Université de Douala, le Pr Aboya Manasse Endong, «cette situation est d'abord l'expression la plus éloquente du dynamisme de la vie politique au Cameroun. Elle témoigne ensuite du souci des pouvoirs publics de consolider le processus de démocratisation au Cameroun, notamment en donnant au plus grand nombre l'opportunité de participer à la prise de décision politique», soutient le politologue dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune, dans sa parution du 28 juillet 2020
A la question de savoir si ces partis politiques respectent la classification idéologique, l’enseignant répond que: «la classification qui distinguait jadis, les partis de masse et les partis d’élites ou de cadres semble dépassée, autant il est de plus en plus difficile de classer les partis en fonction de l’idéologie. Les mutations qu’impose la modernité politique rendent le clivage gauche/droite, socialiste et libéral-démocrate lâche… désormais, tous les partis s’inscrivent dans le pragmatisme et revoient leur rapport aux grandes idéologies politiques. Ils apparaissent donc essentiellement comme des partis d’électeurs aux relents de ‘’partis attrape-tout’’», relève le journal.
Par rapport à l’abstention des partis politiques aux élections, Aboya Masse Endong affirme que: «un parti qui décide de ne pas prendre part à une compétition électorale ne perd pas ipso facto son statut de parti politique… les partis politiques n’ont pas qu’une fonction de conquête du pouvoir. Dans le contexte camerounais, ils contribuent à la formation des citoyens, conformément à leur fonction de socialisation, et participent à l’animation de la vie politique en mobilisant une fonction tribunitienne très décisive dans leurs activités politiques», note le journal.
Wilfried ONDOA