Cameroun - Nord-Ouest: Le RDPC, «fils mal aimé» de Bamenda

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Mar-2017 - 00h33   50140                      
3
Militants du RDPC Archives
La terre qui a vu naître le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), est sa principale réfractaire.

Le 19 mars 2017 à Bamenda, le Premier ministre Philémon Yang a présidé une réunion préparatoire au 32ème anniversaire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui aura le 24 mars prochain. Si l’on en croit le journal Baromètre Communautaire paru ce 23 mars 2017, cette réunion qui avait pour but de préparer cet «heureux événement» était plus tranquille que celles que le Chef du Gouvernement fils du terroir a déjà présidées auparavant, car la peur d’une fête troublée planait pendant la rencontre.

Le journal rappelle que le 8 décembre 2016, alors que la crise sociale qui secoue la région du Nord-Ouest battait son plein, le RDPC avait tenté d’organiser une réunion pour ramener la paix, mais ça n’a pas marché. «Des jeunes sont venus plus tôt, ont placés des barricades sur la voie publique et bloqué l’accès à la place déjà préparée pour accueillir les émissaires du parti, avec au premier rang Jean Nkuete, le Secrétaire Général du Comité Central du RDPC. (…). Alors qu’un jour plus tôt, une initiative similaire s’était mieux déroulée à Buea, dans la région du Sud-Ouest», peut-on lire.

Pourtant Bamenda et Paul Biya entretiennent une relation particulière. C’est à Bamenda que la rupture entre les systèmes des présidents de la République Paul Biya et Ahmadou Ahidjo est proclamée. Avec la création du RDPC le 24 mars 1985. Mais, depuis l’avènement du multipartisme, le parti au pouvoir n’a jamais pu conquérir le cœur de l’électorat de la région du Nord-Ouest. «Même quand le parti a gagné plus de marge comme pendant l’élection présidentielle de 2011, son candidat Paul Biya est resté distancé dans la région du Nord-Ouest par le candidat du Social Democratic Front.

 John Fru Ndi a obtenu 54,75% contre 42,60% pour le RDPC. Et à l’issue des législatives de 2013, le SDF s’en est tiré avec 13 élus contre 7 pour le RDPC. La tendance était similaire en 2007 avec 12 députés contre 7. Seules les municipales de 2013 ont donné une avance au RDPC qui s’en est tiré avec 19 mairies sur les 34 que compte la région. Le reste est contrôlé par le SDF», souligne le journal.

Le Nord-Ouest semble ne pas écouter le RDPC. Depuis le début de la crise anglophone, les appels de ses cadres originaires de la région semblent ne pas recevoir un accueil favorable.

 

 

 

 

 

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique