Cameroun - Opération Epervier: Voici les avocats français qui défendent les prisonniers de luxe

Par Josiane Rose NDANGUE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 29-Sep-2016 - 10h15   51724                      
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Siège du Tribunal Criminel Spécial à Yaoundé Archives
Visiblement, l’Opération Epervier semble être leur terrain de prédilection.

Le quotidien Le Jour numéro 2277 rapporte que dans le milieu judiciaire camerounais, les avocats français qui défendent ces anciennes pontes du régime de Paul Biya sont appelés les «marabouts blancs en robe noire». On constate toutefois que ceux qui sont indexés comme étant les prisonniers de luxe, préfèrent confier leur défense à ces avocats européens, plutôt qu’à ceux du pays. Le quotidien rapporte qu’à ce sujet, un avocat ayant requis l’anonymat déclare que «les membres de la nomenklatura trouvent plus chic d’être conseillés par un français ou une star du barreau parisien que par un Camerounais».

Me Christian Charrière Bournazel est l’avocat à l’origine de la plainte déposée en France en faveur de Lydienne Yen Eyoum dernièrement graciée par Paul Biya, le Président de la République. Ladite plainte avait comme motif «détention arbitraire». Le quotidien Le Jour souligne que, plusieurs fois, celui-ci a été reçu aussi bien par François Hollande, le Président de France, que par Hélène Gal, la conseillère Afrique de l’Élysée.

Aujourd’hui on sait que la remise de peine dont a bénéficié l’avocate franco-camerounaise est le fruit des tractations diplomatiques menées entre autres par Me Christian Bournazel. «Ce que l’on attend depuis des mois et des mois, ce pour quoi nous avons été reçus à l’Élysée par Mme Le Gal, la conseillère du Président vient de se réaliser d’une manière tout à fait extraordinaire», déclarait l’avocat.

Me Eric Dupond-Moretti, lui, est présenté comme «l’un des ténors de la «place» africaine». Le journal rappelle son entrée «fracassante» dans le dossier de Thierry Michel Antagana. Car, un mois plus tard, le Franco-Camerounais est aussi sorti de prison par grâce présidentielle. Le Jour déclare que ses multiples réussites lui valent aujourd’hui le surnom d’«Acquitattor». Le concernant, il faut noter qu’il prend le dessus avec le dossier de la famille gabonaise Bongo dans l’affaire des «biens mal acquis».

Me Richard Sédillot, avocat d’Urbain Alanguena Awono, l’ancien Ministre de la Santé, dit de lui qu’il est «un exemple remarquable de ce type d’instrumentalisation et de manipulation politique de la justice, à l’occasion des manœuvres communément dénommées au Cameroun Opération Épervier». Par rapport aux autres, sa particularité porte sur le fait qu’il ait suivi de bout en bout le dossier judiciaire d’Olanguena du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, au Tribunal Criminel Spécial, à la Cour suprême.

Me Jean-Paul Benoît, ancien Préfet, souligne le quotidien, se spécialise sur l’Afrique grâce aux réseaux développés sur le continent. «Associé de Me Mignard, un ami intime de François Hollande», Me Benoît défend actuellement l’Etat ivoirien contre Laurent Gbagbo l’ex Président.

Auteur:
Josiane Rose NDANGUE
 @ljndangueCIN
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