Depuis novembre 2009, Christian Cardinal Tumi est archevêque émérite de Douala. Même en retrait sur le plan du sacerdoce,  l’homme de Dieu continue de donner ses positions sur la marche de la Nation. La Nouvelle Expression a voulu savoir ce qu’il pense des mémorandums des élites de certaines communautés qui sont devenus une pratique courante au Cameroun. 

La réponse de l’ancien archevêque de Garoua est sans détour. «Je n’accepte pas cette  façon de voir les choses. C’est purement tribaliste. Il faut privilégier le développement du pays. Nous avons plus de 200 ethnies au Cameroun. Si chaque tribu ou ethnie se met à exiger des postes ou des infrastructures uniquement pour sa communauté, que deviendra le Cameroun ?», s’interroge le prélat.   

Pour le Cardinal Tumi, «on ne doit pas penser en termes de tribu, mais en termes de nation. Si un Camerounais travaille bien, quel que soit son origine tribale et quel que soit le lieu où il travaille, il travaille pour le Cameroun. Je ne crois pas à l’équilibre régional. C’est pourquoi je privilégie le mérite et la compétence. Il faut promouvoir des valeurs telles que le travail bien fait et l’effort dans la société. Je n’ai jamais travaillé comme évêque au Cameroun anglophone d’où je suis originaire. Comme prêtre, je n’ai jamais travaillé dans ma tribu. J’ai travaillé avec les personnes que j’ai trouvées sur place chaque fois que le Saint-Père m’a envoyé dans un diocèse. Je suis à mon troisième diocèse», explique-t-il.