Cameroun - Paiement de la taxe de séjour: Comment les hôtels usent d’astuces pour recouvrer les frais

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Aug-2017 - 17h31   13297                      
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Hôtel Mont Fébé Archives
Pendant que certains établissements la rabattent sur le prix de la chambre, d’autres préconisent un paiement direct face à la réticence des clients.

Depuis le 1er janvier 2017 la taxe de séjour est payée par nuitée par toute personne qui séjourne dans un hôte au Cameroun. Elle coûte 1000 Fcfa par étoile, en fonction de la classe de l’hôtel occupé par le client. Ainsi, pour un hôtel d’une étoile, le client débourse 1000 F, alors qu’il en débourse 4000 Fcfa par nuitée pour séjourner dans un hôtel de quatre étoiles. Huit mois après son entrée en vigueur, c’est un peu le branle-bas dans les hôtels à Douala. Car le mode de paiement de cette taxe est diversement appliqué. A l’hôtel Sawa, établissement de quatre étoiles, la nouvelle disposition fait l’objet d’un affichage qui avise le client du prix à payer. Ici, « le client paie sa taxe à 4000 Fcfa la nuitée, indépendamment du prix de sa chambre ou de sa suite », rassure Henri Mouelle, responsable relations publiques dudit hôtel.

Le principe est le même dans les hôtels quatre et trois étoiles de Douala. En revanche, dans les hôtels deux, voire une étoile, le mode de paiement n’est pas le même. Dans des hôtels deux étoiles à Akwa, explique un cadre d’un de ces hôtels, la taxe est directement prélevée sur le prix de la chambre. Question de ne pas embarrasser le client. A titre d’illustration, décrit ce dernier, si une chambre coûtait 25.000 Fcfa en 2016, elle coûte depuis le 1er janvier dernier 27.000 Fcfa la nuitée. Un tel dispositif, expliquent les hôteliers, permet de prélever directement à « la source » en permettant aux clients de payer leur taxe de manière subtile, sans s’attirer les foudres de ceux qui auraient l’impression de payer de trop, quand bien même ils sont informés de l’existence d’un tel dispositif. Ce mode de paiement est par ailleurs encouragé par la délégation régionale du Tourisme et des loisirs (Mintoul) du Littoral.

Selon un cadre de ce service, les hôtels se sont déjà conformés à la nouvelle disposition, en dépit du tollé suscité  par l’avènement de cette taxe. Pour ce dernier, il n’est plus question d’épiloguer sur son imposition car elle existe dans plusieurs pays du monde. A la question de savoir les mécanismes dont disposent l’Etat pour assurer la traçabilité de cette taxe, il ne revient pas au Mintoul de recouvrir cette taxe mais au ministère des Finances, prévient-on à la délégation régionale du Mintoul pour le Littoral. Toutefois rassure un cadre de ce service, les hôtels fournissent mensuellement le fichier de leur clientèle au niveau de la délégation régionale du Mintoul. Toute chose qui permet de connaitre  selon ce dernier, la traçabilité, mieux le nombre de clients qui séjournent dans les hôtels et d’en déduire le niveau de taxe prélevé.

 

 

Auteur:
Frédéric NONOS
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